dimanche 19 février 2017

BYE BYE DÉMOCRATIE


D'autosuffisance en vulgarités, d'attaques mesquines en menaces, de mensonges éhontés en commentaires déplacés, le premier conseil municipal de cette année ne nous a rien apporté de nouveau. Malheureusement de tout cela nous avons pris l'habitude en près de trois ans de mandat Front National, et si nous ne y habituons pas nous finissons par accueillir le tout avec philosophie sinon résignation. Le cirque victimaire auquel se livre notre premier édile n'a que le mérite de mettre un brin d'animation dans des conseils municipaux souvent très longs.

Nous avons donc eu la surprise de retrouver une salle immaculée, nue, reléguant le public sur un seul rang de chaises alignées contre le mur ! Aucune décoration pour égayer l'ensemble, rien ne rappelle aux beaucairois l'histoire de leur ville. Les bureaux des élus sont alignés comme ceux d'une salle de classe sur un semi ovale face à l'estrade sur laquelle trônent Julien Sanchez, Yoann Gillet et la nouvelle directrice générale des services ou supposée telle. Aucune présentation des nouveaux visages qui défilent avec une régularité constante dans notre mairie n'étant jamais faite, il revient aux beaucairois de deviner leurs attributions et de fouiller sur le web pour découvrir des identités soigneusement tenues secrètes. Il y a tout lieu d'imaginer que cette paranoïa touchant les contractuels et stagiaires qu'emploie la mairie tient à leur provenance, à la nature de leurs fonctions, au montant de leurs salaires, ou aux trois à la fois !

Derrière l'estrade deux écrans affichent au rythme des délibérations les visuels tricolores vantant la gestion municipale. Marianne est reléguée derrière l'estrade, à demi tournée vers la fenêtre la plus proche, presque oubliée... Le drapeau tricolore comme il se doit est juste derrière le maire, sa flèche pointant juste au-dessus de son épaule gauche ce qui donne lieu à des photos plus comiques que probablement il ne le souhaite. Mais après tout il l'a voulu ainsi. 

Le public durant toute la durée du conseil municipal peut se livrer à une comparaison exhaustive des nuques de leurs élus et deviner ainsi à qui ils ont affaire lorsque l'un d'eux s'essaie laborieusement au délicat exercice de lecture d'une délibération, avec plus ou moins de succès. Cela aussi, pardonnez cette faiblesse, égaie parfois l'instant...


Le piétinement de notre démocratie est un exercice auquel Julien Sanchez se livre avec délices à chaque conseil municipal. Cette fois-ci les attaques contre Carole Delga, présidente de notre région Occitanie, ont fusé ! Assorties de l'habituelle victimisation, et en y ajoutant celles contre notre gouvernement qu'il se devrait de respecter en tant qu'élu de notre République. Le tout destiné à faire passer le message politique de son parti, car n'oublions pas qu'avant d'être le maire de Beaucaire Julien Sanchez est l'un des 34 membres du comité stratégique de campagne de Marine le Pen pour les présidentielles. Et pour lui, comme pour l'ensemble des cadres du Front National, la campagne électorale a débuté à la fin de l'été 2016. Beaucaire, 4ème ville du Gard qui devrait requérir tous les efforts du maire que les beaucairois ont élu en 2014, est délaissée au profit d'une campagne électorale, plus encore cette fois-ci qu'elle ne l'a été les fois précédentes. Fort de l'aveuglement d'une partie de ses administrés, et des encouragements subjectifs de tous les sympathisants et/ou adhérents de son parti qui n'y vivent pas et n'y ont même jamais mis les pieds, Julien Sanchez vante la vitrine d'une gestion municipale "en bon père de famille" prétendue saine. De villages en villages de notre département et d'ailleurs il entasse les mensonges, les faux-semblants et les promesses comme autant de victoires symboliques sous les regards énamourés de ses fans qui scandent "On est chez nous !" et autres joyeusetés à caractère raciste et discriminatoire, encouragés par ses discours. Puis il revient dans notre ville, arborant la mine réjouie de la souris qui s'est finalement tapé le chat... 

S'en sont suivis quelques commentaires à caractère diffamatoire envers des élus de l'opposition, assortis d'un manque flagrant de respect, des menaces à l'encontre de membres du public qui pointent régulièrement ses erreurs de gestion et ses mensonges sur les réseaux sociaux, et bien entendu un rappel de la plainte pour diffamation déposée contre moi par la ville et la police municipale. Histoire d'enfoncer le clou et de bien faire comprendre aux autres à quelles représailles ils s'exposent s'ils continuent sur leur lancée... Brrrr !!! Zé peur !!! 

Mais dans tout ce fatras municipal à la mode frontiste une valeur sûre émerge, qui me rassure et me réconforte : l'embauche de Rintintin a été validée ! La brave bête va désormais patrouiller dans les rues dangereuses de Beaucaire, équipée d'un gilet pare-balles et d'une casquette à l'écusson de notre ville, son doux regard protégé par des lunettes noires tactiques, les crocs affûtés et le poil brillant ! De quoi "disperser les attroupements et faire peur à certains qui n'aiment pas les chiens" ainsi que l'a déclaré Julien Sanchez dans une allusion fort peu subtile aux interdits religieux de la population d'origine maghrébine. Vous je ne sais pas, mais moi décidément ce pseudo humour discriminatoire ne passe pas...

Pour finir Julien Sanchez, interrogé sur la mise en place des deux Conseils Citoyens de Beaucaire, a lâché avec dédain : "ce truc ne sert à rien et n'intéresse personne" affirmant n'avoir pas reçu de candidatures des habitants de Beaucaire. Selon les textes la mairie est tenue d'en faire une large publicité, or cela n'a été mentionné que dans le magazine de propagande municipale et basta ! Pour un communicant le voilà bien embarrassé de choisir les meilleures voies publicitaires pour une démarche dont l'Etat lui fait obligation de la mener à terme. Il fait traîner l'affaire, espérant sans doute l'enterrer d'ici les élections présidentielles et passer au travers. En cas contraire les élus d'opposition auront une fois de plus à lui rappeler l'essentiel de ses devoirs de maire de Beaucaire, et comme à son habitude il esquivera ses responsabilités.

Résultat des courses ? A Beaucaire, comme dans toutes les villes gérées par l'extrême-droite, la démocratie est mise à mal, pourfendue, piétinée. Disons-le clairement, la démocratie est en danger.

1 commentaire:

  1. Ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas de candidature pour les conseil citoyens puisque j'ai envoyé une candidature et que la personne responsable a accusé réception de ma demande !

    RépondreSupprimer