mardi 28 février 2017

PROCÉDURIER PAR CHOIX


Aujourd'hui devait avoir lieu le procès de la ville de Beaucaire contre Carole Delga, présidente de notre grande Région Occitanie. La présidente de région ne s'est pas présentée à l'audience, elle était au Salon Intenational de l'Agriculture pour l'inauguration du stand de 16000 m2 consacré à la mise en valeurs de nos produits régionaux. L'avenir de la Région Occitanie, celui de ses producteurs, de ses éleveurs, de ses artisans, et par conséquent le nôtre, est prioritaire et on ne peut que se féliciter de ses choix en la matière. L'Occitanie est la 2ème région de France métropolitaine, la 3ème en production de fruits et légumes. Notre région ce sont 250 produits labellisés pour leur terroir, leur qualité et leur origine. Soyons sérieux, et reconnaissons que face à tout cela les jérémiades du maire de Beaucaire ne pèsent guère. Si je suis la première à souhaiter que les regards se tournent vers Beaucaire et prennent conscience de ce que traverse notre ville depuis près de trois ans, je ne peux décemment pas m'étonner de l'absence justifiée de Carole Delga. Son équipe et elle ont à gérer un territoire immense, plus grand que l'Irlande, avec son lot de grandes difficultés mais aussi ses nombreuses avancées dans tous les domaines. Cela, je le redis, est d'autant plus prioritaire qu'il ne s'agit en l'espèce que d'un jeu politique de la part de Julien Sanchez qui utilise sa position de maire et de conseiller régional pour faire entendre la voix criarde de son parti politique au lieu de porter celle des beaucairois. Lesquels souhaiteraient plus d'attention de la part de la région comme du département, certes, mais n'en peuvent plus de se trouver sans cesse sous les feux des projecteurs pour de mauvaises raisons. Les beaucairois ont à coeur l'image de leur ville, or notre maire en projette avec constance la plus déplorable qui soit. Beaucaire ne veut pas être stigmatisée et victimisée, elle ne veut pas être plainte mais soutenue, accompagnée, encouragée. Tout le contraire de ce qu'obtient son maire avec ses récriminations incessantes.

Mais voilà ! Julien Sanchez, qui s'était comme à l'accoutumée déplacé avec sa petite cour frontiste, n'a pas supporté cette absence ! Le pauvre s'est une fois de plus estimé discriminé, rejeté, et a réagi en publiant sur le site de la ville et les réseaux sociaux un bref communiqué. Déformant les motifs du renvoi de l'affaire au 03 octobre 2017, donc après les élections présidentielles et législatives ce qui n'arrange pas sa propagande locale et nationale, il prétend que Carole Delga voudrait "gagner du temps" et serait "paniquée par les éléments accablants apportés par la ville de Beaucaire". Dans la foulée il s'institue juge et partie en lieu et place du TGI de Nîmes qui appréciera, et prétend "démontrer clairement la discrimination" dont la ville serait victime. De source sûre le renvoi serait pourtant du fait de l'avocat de la ville qui voulait déposer de nouvelles conclusions ! Mais de cela le maire n'en a cure, il manie le mensonge avec aisance, rappelant au passage de quelles mesures sont passibles les personnes reconnues coupables de discrimination. On peut raisonnablement en déduire qu'il s'est bien renseigné sur le sujet depuis sa prise de fonction, un peu comme celui qui vérifie son matériel avant de faire son premier saut à l'élastique, histoire de rebondir en toute sécurité...

Nous savions le maire procédurier par choix purement idéologique et politique, il semble que ce soit là uniquement ce qui motive le temps qu'il passe dans nos tribunaux et le nombre impressionnant des procédures qui lui sont imputables. Ce que nous ignorions c'est qu'il fût un spécialiste de la discrimination en sus de ses nombreuses et indiscutables compétences juridiques acquises dans les tribunaux. Lesquels sont devenus au fil du temps pour lui, comme pour de nombreux élus du Front National, un peu comme une seconde demeure. Soit qu'ils y soient convoqués, soit qu'ils y tiennent la main de leurs petits camarades ! Sans doute faudrait-il lui rappeler que pratiquer la discrimination dans notre ville ne fait pas de lui un spécialiste en la matière.

Au moins n-a-t-il pas encore adopté le discours menaçant de sa muse qui pointe sur la magistrature un doigt vengeur et installe bien au-dessus de la tête des magistrats qui ne font que leur travail une épée de Damoclès ou supposée telle. Cela dit cette tendance à l'autoritarisme se fait déjà sentir en mairie et au sein des associations, voire même des commerces de la ville. A Beaucaire on ne fait pas ce que l'on veut, on ne fait que ce que le maire a décidé que l'on pouvait faire ! Quand je dis on, je pense bien entendu aux employés municipaux qui ne se sont pas encore rallier au mouvement patriote, aux associations pointées du doigt qui dépendent de leur subvention annuelle aussi maigre soit-elle, et aux commerces implantés par la mairie qui n'ont pas le droit d'afficher ce qu'ils souhaitent en vitrine ni même pour certains d'organiser celle-ci ou de faire des choix de gestion comme bon leur semble. Je m'estime d'autant plus heureuse de ma propre indépendance et de celle du Rassemblement Citoyen de Beaucaire que j'ai fondé avec des amies et que je préside. Imaginez un peu le maire d'une municipalité Front National appliquant le programme xénophobe et discriminatoire de son parti qui pèserait sur les projets d'une association antiraciste, on plonge la tête la première en pleine science-fiction !

J'en viens à penser que si Julien Sanchez s'était orienté vers un cursus en droit il aurait pu se représenter lui-même et représenter notre ville, ce qui aurait épargné aux contribuables beaucairois 38000 euros de frais de justice pour l'année écoulée ! La victimisation comme choix de vie cela nous coûte cher, et il a tout de même vidé les caisses de la ville. Nous ne voudrions pas qu'il soit de nouveau acculé à un emprunt qui alourdirait sensiblement notre dette déjà conséquente. Oui je sais, je rêve... #gestionbonpèredefamille

dimanche 19 février 2017

BYE BYE DÉMOCRATIE


D'autosuffisance en vulgarités, d'attaques mesquines en menaces, de mensonges éhontés en commentaires déplacés, le premier conseil municipal de cette année ne nous a rien apporté de nouveau. Malheureusement de tout cela nous avons pris l'habitude en près de trois ans de mandat Front National, et si nous ne y habituons pas nous finissons par accueillir le tout avec philosophie sinon résignation. Le cirque victimaire auquel se livre notre premier édile n'a que le mérite de mettre un brin d'animation dans des conseils municipaux souvent très longs.

Nous avons donc eu la surprise de retrouver une salle immaculée, nue, reléguant le public sur un seul rang de chaises alignées contre le mur ! Aucune décoration pour égayer l'ensemble, rien ne rappelle aux beaucairois l'histoire de leur ville. Les bureaux des élus sont alignés comme ceux d'une salle de classe sur un semi ovale face à l'estrade sur laquelle trônent Julien Sanchez, Yoann Gillet et la nouvelle directrice générale des services ou supposée telle. Aucune présentation des nouveaux visages qui défilent avec une régularité constante dans notre mairie n'étant jamais faite, il revient aux beaucairois de deviner leurs attributions et de fouiller sur le web pour découvrir des identités soigneusement tenues secrètes. Il y a tout lieu d'imaginer que cette paranoïa touchant les contractuels et stagiaires qu'emploie la mairie tient à leur provenance, à la nature de leurs fonctions, au montant de leurs salaires, ou aux trois à la fois !

Derrière l'estrade deux écrans affichent au rythme des délibérations les visuels tricolores vantant la gestion municipale. Marianne est reléguée derrière l'estrade, à demi tournée vers la fenêtre la plus proche, presque oubliée... Le drapeau tricolore comme il se doit est juste derrière le maire, sa flèche pointant juste au-dessus de son épaule gauche ce qui donne lieu à des photos plus comiques que probablement il ne le souhaite. Mais après tout il l'a voulu ainsi. 

Le public durant toute la durée du conseil municipal peut se livrer à une comparaison exhaustive des nuques de leurs élus et deviner ainsi à qui ils ont affaire lorsque l'un d'eux s'essaie laborieusement au délicat exercice de lecture d'une délibération, avec plus ou moins de succès. Cela aussi, pardonnez cette faiblesse, égaie parfois l'instant...


Le piétinement de notre démocratie est un exercice auquel Julien Sanchez se livre avec délices à chaque conseil municipal. Cette fois-ci les attaques contre Carole Delga, présidente de notre région Occitanie, ont fusé ! Assorties de l'habituelle victimisation, et en y ajoutant celles contre notre gouvernement qu'il se devrait de respecter en tant qu'élu de notre République. Le tout destiné à faire passer le message politique de son parti, car n'oublions pas qu'avant d'être le maire de Beaucaire Julien Sanchez est l'un des 34 membres du comité stratégique de campagne de Marine le Pen pour les présidentielles. Et pour lui, comme pour l'ensemble des cadres du Front National, la campagne électorale a débuté à la fin de l'été 2016. Beaucaire, 4ème ville du Gard qui devrait requérir tous les efforts du maire que les beaucairois ont élu en 2014, est délaissée au profit d'une campagne électorale, plus encore cette fois-ci qu'elle ne l'a été les fois précédentes. Fort de l'aveuglement d'une partie de ses administrés, et des encouragements subjectifs de tous les sympathisants et/ou adhérents de son parti qui n'y vivent pas et n'y ont même jamais mis les pieds, Julien Sanchez vante la vitrine d'une gestion municipale "en bon père de famille" prétendue saine. De villages en villages de notre département et d'ailleurs il entasse les mensonges, les faux-semblants et les promesses comme autant de victoires symboliques sous les regards énamourés de ses fans qui scandent "On est chez nous !" et autres joyeusetés à caractère raciste et discriminatoire, encouragés par ses discours. Puis il revient dans notre ville, arborant la mine réjouie de la souris qui s'est finalement tapé le chat... 

S'en sont suivis quelques commentaires à caractère diffamatoire envers des élus de l'opposition, assortis d'un manque flagrant de respect, des menaces à l'encontre de membres du public qui pointent régulièrement ses erreurs de gestion et ses mensonges sur les réseaux sociaux, et bien entendu un rappel de la plainte pour diffamation déposée contre moi par la ville et la police municipale. Histoire d'enfoncer le clou et de bien faire comprendre aux autres à quelles représailles ils s'exposent s'ils continuent sur leur lancée... Brrrr !!! Zé peur !!! 

Mais dans tout ce fatras municipal à la mode frontiste une valeur sûre émerge, qui me rassure et me réconforte : l'embauche de Rintintin a été validée ! La brave bête va désormais patrouiller dans les rues dangereuses de Beaucaire, équipée d'un gilet pare-balles et d'une casquette à l'écusson de notre ville, son doux regard protégé par des lunettes noires tactiques, les crocs affûtés et le poil brillant ! De quoi "disperser les attroupements et faire peur à certains qui n'aiment pas les chiens" ainsi que l'a déclaré Julien Sanchez dans une allusion fort peu subtile aux interdits religieux de la population d'origine maghrébine. Vous je ne sais pas, mais moi décidément ce pseudo humour discriminatoire ne passe pas...

Pour finir Julien Sanchez, interrogé sur la mise en place des deux Conseils Citoyens de Beaucaire, a lâché avec dédain : "ce truc ne sert à rien et n'intéresse personne" affirmant n'avoir pas reçu de candidatures des habitants de Beaucaire. Selon les textes la mairie est tenue d'en faire une large publicité, or cela n'a été mentionné que dans le magazine de propagande municipale et basta ! Pour un communicant le voilà bien embarrassé de choisir les meilleures voies publicitaires pour une démarche dont l'Etat lui fait obligation de la mener à terme. Il fait traîner l'affaire, espérant sans doute l'enterrer d'ici les élections présidentielles et passer au travers. En cas contraire les élus d'opposition auront une fois de plus à lui rappeler l'essentiel de ses devoirs de maire de Beaucaire, et comme à son habitude il esquivera ses responsabilités.

Résultat des courses ? A Beaucaire, comme dans toutes les villes gérées par l'extrême-droite, la démocratie est mise à mal, pourfendue, piétinée. Disons-le clairement, la démocratie est en danger.