mercredi 22 novembre 2017

DU RISQUE DE FAIRE L'AUTRUCHE...



Parfois l'on se dit qu'il faudrait laisser couler... Pourquoi s'obstiner à mener des combats dont trop peu comprennent l'importance ? Alimenter d'interminables discussions qui virent au conflit sitôt que l'on prend position sur les valeurs que l'on juge incontournables nous place en marge d'une société qui se satisfait majoritairement de vivre dans l'ignorance. Une ignorance qui la dispense d'une réflexion approfondie et dérangeante qui la mènerait fatalement à se détourner du miroir dans lequel il lui plaît tant de se rassurer. Les contes de fées nous l'ont pourtant appris, lorsque apparaît la noirceur dans le reflet familier le miroir se brise. Le rejet des connaissances mène notre société à sa perte. Quelle société peut se targuer d'évoluer si ses citoyens ne manifestent plus de curiosité intellectuelle ? A l'heure d'un accès illimité à toutes les connaissances que les générations précédentes ont fantasmé, le monde se referme sur lui-même et rejette la lumière pour se complaire dans l'obscurité. Nous sombrons. 

Ce n'est pas une question de savoir. Beaucoup de personnes disposant de l'érudition indispensable à toute analyse ne voient pas toujours l'intérêt de s'élever contre cette acceptation de l'impensable qui devient la norme. Il est ici question d'engagement, de positionnements dont la clarté ne laisse planer aucun doute, de préservation des acquis et de préparation de l'avenir. A près de soixante ans on peut se dire que ma foi on a fait tout ce que l'on pouvait pour participer à léguer un monde correct à sa descendance. Mais l'on peut tout aussi bien ne pas se satisfaire d'à peu près et garder vivaces les exigences morales et intellectuelles de ses jeunes années. Et il n'est pas de plus grande satisfaction que de regarder ses enfants et petits-enfants grandir en sachant que l'on fait, et que l'on fera encore, tout ce qui est en notre pouvoir pour améliorer leur avenir.

Dans cette optique il est indispensable de ne pas baisser les bras, de ne pas laisser une seule possibilité à la haine de se glisser dans le débat, de ne pas permettre que d'aucuns enfoncent des portes ouvertes, de s'acharner à rappeler encore et toujours l'importance des valeurs républicaines. Là où les antirépublicains de tous poils s'efforcent avec une remarquable constance de corroder notre devise républicaine, seule garante de notre équilibre social, il importe de les dénoncer pour ce qu'ils sont : des fraudeurs. J'en veux pour exemple toutes les personnes qui, sous couvert de défendre la République, imposent dans le débat public une lecture pervertie de la laïcité. Tous ceux, quelle que soit leur couleur politique, qui se laissent corrompre par le roman identitaire naguère uniquement porté par l'extrême-droite qui voudrait imposer à la France d'être ce qu'elle n'est pas et n'a jamais été. Quand des élus qui se prétendent républicains se félicitent de se substituer aux forces de l'ordre et de bousculer des citoyens français qui prient dans la rue parce qu'ils ne disposent plus de local adapté pour pratiquer leur foi, on franchit un seuil inacceptable. Contrairement à la rumeur que propage l'imaginaire populiste les prières de rue ne sont pas interdites par nos lois, et il appartient aux préfets de les autoriser ou pas. Celles de Clichy ont été autorisées, elles sont donc légales et se sont déroulées sans encombre depuis huit mois, permettant ainsi aux fidèles de faire valoir leurs revendications comme tout français est autorisé à le faire. Quid de notre société de tolérance et de fraternité ? Cette affaire met en exergue les dérives d'une droite qui n'a plus de républicain que le nom, lequel ne leur en déplaise fût capturé au mépris du fait que tous les citoyens français peuvent y prétendre. Aujourd'hui ce qualificatif est assimilé à un parti qui n'hésite pas à le souiller en endossant les revendications identitaires les plus nauséabondes de l'extrême-droite, parfois rejoints par des brebis égarées provenant d'une gauche pusillanime qui ne sait plus vraiment où elle habite... De dérives en dérapages, on assiste ainsi à une succession de déclarations identitaires et islamophobes qui sont autant de tentatives de racolage, cette droite-là n'étant pas regardante sur la provenance de son électorat.

Devons-nous pour autant céder à la tentation de la facilité en acceptant de déposer les armes sans combattre ? Bien sûr que non. Et si nous abandonnons aujourd'hui la moindre parcelle de territoire nous perdrons bien plus qu'il nous est possible de l'imaginer. Dans un souci d'apaisement certains, lassés par des débats récurrents qui ne nous font guère avancer, ont proposé de respecter la trêve de Noël. De ne pas aborder le sujet polémique des crèches que les maires Front National installent chaque année dans leurs mairies en revendiquant une tradition qui n'existe que dans leur imagination. Il pourrait paraître raisonnable de pas nous écharper sur les réseaux sociaux comme des enragés sur ce qu'il faut bien appeler une posture identitaire. Mais à faire l'autruche la tête profondément enfouie dans le sable on ouvre grand la porte à toutes les agressions, et on peut légitimement s'attendre au pire ! Alors je débattrai le plus calmement possible de ce sujet brûlant que sont les crèches pour ne pas alimenter les tensions, mais je ne céderai pas un seul pouce de terrain à l'ennemi qui avance joliment masqué pour faire son nid au creux de nos manquements. Car ne rien dire, ne rien faire et subir, serait déroger aux valeurs que j'entends préserver. Plus que jamais, les menaces qui planent sur la laïcité ouvrent la porte à tous les obscurantismes. Il m'est douloureux de constater qu'en ce domaine, comme hélas en d'autres, l'énergie indispensable à toute bataille visant à préserver notre civilisation contre la pieuvre identitaire fait cruellement défaut. Hors l'apaisement ne peut pas être au prix de l'acceptation, de la compromission. Et si d'aucuns s'imaginent qu'il n'en sera rien ils se complaisent dans une confortable affabulation. On ne peut pas, on ne doit pas, tout accepter. Et certainement pas l'inacceptable.

Pourtant les compromissions fleurissent. Une partie de nos concitoyens jouent à se faire peur quand d'autres prétendent que finalement tout cela n'est pas si grave qu'il y paraît. Vous je ne sais pas comment vous vous définissez, mais moi c'est une évidence : je n'ai rien d'une autruche.


dimanche 12 novembre 2017

VERTUEUSE INDIGNATION VERSION FN


Et si nous reparlions un peu de Julien Sanchez ? Après tout c'est toujours notre maire, même si on ne le voit plus guère dans notre ville, pris qu'il est par ses nouvelles responsabilités régionales et nationales ! Je n'irais pas jusqu'à prétendre qu'il me manque, il ne faut rien exagérer, mais je remarque que son intérêt se porte désormais hors de notre belle cité et m'en voilà bien marrie...

Il est si occupé ce brave garçon ! A quoi, cela reste quelque peu mystérieux, mais il est certain que ce n'est pas au bon déroulement de la vie beaucairoise. J'en veux pour preuve un événement tout frais qui a impacté des milliers de jeunes d'origine maghrébine dans toute la France : la qualification du Maroc pour la coupe du monde de football qui se déroulera du 14 juin au 15 juillet 2018 en Russie. A ce sujet d'ailleurs, je me demande qui des fans de Vladimir Poutine arrivera en premier pour lui faire de la lèche et j'envisage sérieusement de lancer un concours avec bouteille de vodka à la clé pour les gagnants. D'ailleurs je m'en réserverais une, il me faudra bien cela pour survivre à la grande messe du football dont chacun sait que je la subis tous les quatre ans avec le même enthousiasme qu'un animal mené à l'abattoir. Et je pèse mes mots. 

Mais ne nous égarons pas ! Si j'avoue volontiers un petit battement de cœur pour la victoire des Lions de l'Atlas, ce qui s'en est suivi a dépassé de très loin les manifestations de joie que suscite généralement ce type d'événement. Dans toute la France, des supporters sont descendus dans les rues pour manifester leur joie, drapés de rouge et de vert aux couleurs du drapeau marocain. A Paris l'afflux de centaines de supporters autour de l'Arc de Triomphe a bloqué la place de l'Etoile, et des camions de CRS se sont assurés qu'ils ne déborderaient pas des Champs-Elysées. Partout en France cris, klaxons et fumigènes ont ainsi duré plusieurs heures, animant certes bruyamment nos rues mais sans que l'on n'ait à déplorer le moindre incident. Hormis à Fréjus où un petit groupe de jeunes a mis le feu à des poubelles et dressé un barrage sur une avenue du quartier de La Gabelle, celui-là même où David Rachline avait fait fermer un centre social en 2015. D'après Var Matin "une vingtaine de policiers nationaux, appuyés par une dizaine de fonctionnaires municipaux, ont fait usage de grenades lacrymogènes et de tirs de flashball. Il n'y a eu aucune violence et les jeunes se sont dispersés immédiatement." Voilà donc pour le constat de cette soirée mémorable sur le sol français.

Mais pour notre maire l'affront d'un piétinement populaire aux abords de la tombe du soldat inconnu ne pouvait passer inaperçu, aussi s'est-il empressé de manifester une juste indignation sur les réseaux sociaux en twittant "En ce 11 novembre, la France entière se transforme en souk marocain. Que fait le ministre de l'Intérieur ?" (cf photo) Ben oui c'est vrai çà ! Que faisait-il ? Peut-être qu'il arrosait la victoire du Maroc avec un petit rosé de là-bas en savourant un couscous ? Ou peut-être qu'il avait déjà pris ses dispositions et n'avait pas attendu Julien Sanchez pour faire son job... Pendant que je découvrais ces inepties c'était du délire dans Beaucaire dont le maire, comme à l'accoutumée, était absent. Une troupe assez impressionnante de jeunes ont traversé la ville, empruntant les artères principales comme cela se faisait dans d'autres villes, avec cris, klaxons et fumigènes, une manifestation de liesse certes très très bruyante et même impressionnante quand on sait que d'ordinaire à Beaucaire le soir il n'y a plus un chat dans les rues en cette période de l'année. Notre maire s'étant ému plusieurs fois de nuisances sonores dans le centre ancien pour quelques clients de commerces de restauration papotant sur le trottoir, je m'attendais à tout le moins à voir débarquer les cow-boys de la police municipale dûment armés et prêts à mettre de l'ordre dans ce foutu bazar indigne d'une ville Front National vantant l'ordre et la sécurité. J'étais tellement penchée à ma fenêtre, guettant désespérément les lumières bleues de leurs véhicules, que j'ai bien failli chuter au milieu du troupeau de jeunes qui a dû me prendre pour une cinglée ! Et rien...

Force m'a été de constater que s'ils sont capables de se mobiliser à cinq pour traiter sous mes fenêtres un cas de conduite sans permis imputable à une jeune femme bien gentille qui avait manifestement un peu arrosé sa soirée et oublié ses papiers à son domicile, nos amis de la police municipale restent bien au chaud dans leurs locaux de la rue Nationale lorsque leur présence serait souhaitable. Ne serait-ce que pour encadrer cette manifestation de joie et veiller justement à ce qu'il n'y ait aucun dérapage. Alors après avoir refermé mes fenêtres pour retrouver un peu de quiétude, tout comme Julien Sanchez je me suis interrogée. Que faisait le maire ? Que faisait son adjoint à la sécurité ? Que faisait notre police municipale ? A quoi sert-il d'augmenter les effectifs si on ne les voit plus patrouiller dans les rues, de jour comme de nuit ? Pourquoi investir 400 000 euros dans l'achat de caméras de vidéo surveillance qui ne servent même pas à verbaliser les dépôts d'ordures sauvages, les deals de drogue (oui les dealers sont toujours là, face à la mairie), les dégradations de biens publics (toujours face à la mairie) et les manifestations non déclarées comme celle qui fêtait cette belle victoire ? Fi de cette indignation qui ne pointe qu'une communauté parmi tant d'autres, laquelle ma foi ne fait rien de plus que ce que font nos bons patriotes à la moindre victoire, sportive ou autre. Ah non, pardon ! Des victoires il n'en ont pas eu depuis longtemps, il ne leur reste que leurs obsessions et leur vertueuse colère envers ceux qui ne leur ressemblent pas. Mais en même temps qui voudrait leur ressembler ? J'dis çà comme çà...

A la lumière de ces récents événements une question se pose : Julien Sanchez brigue-t-il la mairie de Paris ? Auquel cas je conseille vivement à mes amis parisiens de déménager très vite et de vendre leurs appartements avant qu'ils ne se déprécient, que les caisses de la ville soient vidées, que Paris s'endette pour au minimum 50 ans... Ben oui ! 20 ans d'endettement pour un quartier "majoratif" à Beaucaire équivaut bien à 50 ans d'endettement pour Dieu sait quel projet de génie qu'il nous pondrait pour la capitale ! C'est dur de laisser son empreinte après Jacques Chirac, Bertrand Delanoë et même Anne Hidalgo. Nous on veut bien faire un échange, mais à une condition : il embarque sa clique et ses nouveaux cow-boys avec lui, les anciens on les aime bien on les garde à Beaucaire. Et on fera une méga fête à tout casser en sortant tous les drapeaux de toutes les nationalités regroupées à Beaucaire ! Yallah !!!!!

Julien Sanchez - Interview du Midi Libre - 14.10.2017
"Dix agents s'occupent 24 h/24 du centre de vidéosurveillance. Il y a toujours quelqu'un derrière les caméras (...) Depuis décembre 2016, on peut assurer une présence 24 h/24 (...) C'est appréciable pour la population de pouvoir compter sur quelqu'un à n'importe quelle heure. C'est aussi dans ma mission d'assurer la tranquillité publique." 

dimanche 24 septembre 2017

COUSCOUS ET PIEDS NICKELÉS


Donc résumons bien ! Dans la logique de cette rentrée à rebondissements qui nous ferait perdre notre latin, manger du couscous vaut à l'un d'être viré du Front National et aux autres de porter la bonne parole dans nos provinces. Comprenne qui pourra... Il est vrai que les nouveaux porte-parole du parti de la flamme tricolore - on ne peut plus dire "des patriotes" sans semer la zizanie, si ? - ont utilisé avec une remarquable constance la brosse à reluire et n'ont, soyons honnêtes, pas suffisamment d'importance pour qu'on leur colle l'échec des présidentielles et celui des régionales sur le dos.

Que tous les dieux me viennent en aide ! Me voilà prenant presque la défense de Florian Philippot dont je ne supportais plus l'omniprésence quasi quotidienne sur tous les médias nationaux. Je n'ose croire que ces derniers accorderont aux trois pieds nickelés la même audience, je crains que mon pauvre coeur éprouvé par trois ans de frontisme effréné ne rate quelques battements indispensables à ma survie...

Vous y comprenez quelque chose vous ? Le gars du Nord, bonne pâte, oeuvre pendant six ans pour dédiaboliser son parti, lui donner une apparence respectable et rassurer les français. Il se donne à fond, planche la refonte du programme pour nous la régurgiter avec une admirable conviction, nous balance à tout va de belles théories économiques et souverainistes fumeuses qui font leur petit effet, fait siennes les causes populaires jadis portées par la gauche, et s'impose comme une figure forte indéboulonnable. Oui mais... La famille Le Pen n'a jamais su assumer ses échecs, et Marine Le Pen ne fait pas exception à la règle. Comme au bon vieux temps d'une royauté révolue la blonde à lunettes (non, je ne ferai pas la blague qui s'impose !) évacue ses frustrations en coupant des têtes. Et celle du petit Florian ne lui revient plus. Alors elle fait sa bêcheuse, puis se la joue victime, fait mine de s'inquiéter de cette petite association qui pourrait lui voler la vedette, pour un peu on y croirait... Et elle coupe ! Sans larmes, sans états d'âmes, sans questionnement existentiel. Il le savait, elle est partisane de la peine de mort, la guillotine c'est son truc et elle ne s'embarrasse pas de complexes inutiles pour la faire fonctionner. Je l'imagine bien lui chuchotant à l'oreille "je t'avais prévenu", juste avant que le couperet ne tombe.

Exit donc Florian Philippot et son impeccable garde-robe, sa fausse bonhomie, ses déclarations grandiloquentes, son mépris affiché de ses adversaires politiques, son humour qui n'amuse que lui et ses sous-entendus. Bienvenue aux pieds nickelés, au nombre de trois comme de bien entendu, dont l'un nous est hélas à Beaucaire trop familier. De Sébastien Chenu nous nous étonnerons seulement qu'il soit toujours égaré dans des terres d'extrême-droite, lui auquel on doit leSans aller jusqu'à féliciter Julien Sanchez de cette promotion dans le microcosme du Front National, nous lui reconnaissons une étonnante faculté de dispersion dans les nombreuses tâches qui lui son échues. Le Monsieur Loyal du parti cumule pas moins de quatre mandats :
  • Maire de Beaucaire
  • Vice-président de la communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence
  • Conseiller régional de Languedoc-Roussillon puis d'Occitanie
  • Président du groupe Front National-Rassemblement Bleu Marine au conseil régional d'Occitanie
A tout cela s'ajoutent ses fonctions de délégué national et présentateur de tous les grands événements du Front National. Et le voilà nommé porte-parole de son parti, ce qui accroît encore sa charge de travail et nous fait craindre, à nous beaucairois, qu'il n'ait plus guère de temps à consacrer à notre ville. Il était déjà évident qu'il ne faisait pas de son rôle de maire une priorité, hormis pour vanter une pseudo réussite, flouter les chiffres pour se valoriser, crâner ou se victimiser (c'est selon) dans les médias en cherchant la moindre occasion de faire le buzz, et ouvrir grand les portes de la mairie aux identitaires. Au vu de l'équipe de branquignols dont il s'entoure, il est à craindre s'il délègue quelque peu ses responsabilités que le pire soit encore à venir ! Et le pire, nous le voudrions déjà derrière nous...

Qu'on se le dise, si nos espoirs sont quelque peu malmenés nous ne perdons pas pour autant le goût de vaincre, et en attendant le jour J celui de combattre. Les pieds nickelés de pacotille semblent décidés à s'amuser, et sans aucun doute le jeu politique a ses charmes, mais à la bataille des idées les leurs sentent le rance. Alors en garde messieurs les baratineurs qui prétendez nous sauver de nous-mêmes en blablatant aux quatre coins de l'hexagone ! Pour vous occire nous disposons d'un arsenal inusité de plumes et de crayons, et croyez-m'en ils font mouche en toute occasion. 

lundi 18 septembre 2017

LA PIEUVRE DE LA HAINE


Même s'il ne me viendrait jamais à l'esprit de les en remercier, il m'apparaît que la seule utilité des suprémacistes américains est de mettre en lumière ce que nous, militants antifascistes, dénonçons avec énergie ces dernières années. J'exècre ces gens-là, c'est un fait, mais plus encore je crains cette pieuvre gloutonne qui étend ses bras jusqu'à embrasser la moitié du globe ! Me revient absurdement en mémoire cette maxime bien française "Qui trop embrasse bien mal étreint"... La pieuvre de la haine, sous ses formes multiples, resserre son étreinte à nous étouffer et l'air se raréfie chaque jour un peu plus. En France, les dégâts sont déjà considérables. Le niveau de violence n'est pas le même qu'aux Etats-Unis, sans doute parce que nos identitaires n'ont pas le loisir de manifester bardés d'armes de tous calibres et de toutes sortes comme l'ont fait leurs homologues américains. Mais les faits de violence imputables à des mouvements d'extrême-droite comme le GUD (1) Les Identitaires (2) Génération Identitaire (3) et autres petites factions provinciales brutales, devrait donner à tout citoyen raisonnable des sujets d'inquiétude.

Que se passe-t-il dans notre pays ? Cette remontée notable du racisme, de l'antisémitisme et du négationnisme à laquelle nous assistons depuis quelques années doit nous alerter ! Nous, associations antiracistes et collectifs citoyens, ne cessons de tirer la sonnette d'alarme et le faisons la majeure partie du temps en pure perte. Combien de fois n'avons-nous pas entendu le fameux couplet cher à l'extrême-droite qui assure que tout cela est derrière nous tout en continuant à stigmatiser les juifs, les musulmans, les étrangers ? Un discours qui s'étend hélas insidieusement à tous les courants de pensée, toutes les idéologies, et semble paralyser la mémoire collective de ces nouvelles générations de français qui se persuadent qu'aucune horreur surgie du passé ne saurait se répéter. Et que dire de toutes ces formations politiques et leur formidable incapacité à se renouveler qui nous ont menés au seuil de l'abîme ? Les faits nous donnent raison, année après année, agression après agression, actes odieux après actes odieux... Mais rien ne bouge, ou si faiblement que nous ne pouvons envisager de ralentir la cadence. Le fascisme, le nationalisme, le souverainisme, tous ces courants qui se combinent entre eux dans la plupart des cas et qui s'emploient à scléroser inexorablement notre société, s'ancrent de plus en plus profondément dans toutes les couches de la population. Combien de fois n'avons-nous pas signalé en pure perte les posts et commentaires racistes et antisémites qui fleurissent sur les réseaux sociaux et s'y épanouissent encore plus dangereusement en période électorale ? Combien de discussions à la limite de la violence verbale, d'échanges virtuels agressifs semés d'insultes en tous genres, de rappels de l'histoire pour réveiller les mémoires défaillantes, de mises en gardes contre les sites de réinformation ouvertement racistes de la fachosphère tels que Fdesouche, Boulevard Voltaire ou Novopresse ? Combien de signalements de propos négationnistes ? Combien de théories complotistes relayées parfois en toute bonne foi par des internautes qui ne prennent pas la peine de s'informer sur la validité de leurs sources ?

Que tous ceux qui prétendent aujourd'hui rire de tout, et surtout de cette période de notre histoire, prennent la mesure de ce qu'engendre le laisser-aller des exigences de mémoire. Il appartient aux nouvelles générations de reprendre le flambeau pour que plus jamais nous n'ayons à souffrir comme tant d'autres ont souffert. Aujourd'hui plus que jamais, et le déplorable climat des élections passées nous l'a démontré, il est primordial de tirer de notre histoire les leçons qui s'imposent. Nous ne serons jamais à l'abri d'actes odieux motivés par le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie, la pauvrophobie... Toutes ces petites discriminations quotidiennes que beaucoup trop subissent sous le regard des autres, tous ces propos racistes jetés en riant, toutes ces humiliations qui s'accumulent, qui ne sont pas réprimées comme elles le devraient ou pas assez vite, tout cela mène à des profanations, des agressions, des violences ! Dans une société qui trouve normal qu'un parti d'extrême-droite se retrouve au second tour des élections présidentielles, qu'un rafiot affrété par des identitaires menace ceux d'ONG qui s'emploient à sauver les migrants en Méditerranée, qui laisse une poignée de passéistes souverainistes dicter sa loi et violer en toute conscience les lois de la République, nous nous devons de préserver nos avancées sociétales et nos valeurs républicaines. Parmi celles-ci la laïcité n'est pas la moindre, elle est la pierre angulaire de notre civilisation, celle qui nous protège de toutes les tentations communautaristes et de l'obscurantisme.

Dans ce contexte, l'embauche à la mairie de Beaucaire de deux identitaires, dont l'un a déjà fait son travail de sape près d'un an dans notre ville, doit nous alerter. Tous deux issus de Génération Identitaire, Damien Rieu et Clément Martin sont respectivement directeur de la communication et chargé de communication. Leur confier cette responsabilité équivaut à mettre un fusil chargé entre les mains de psychopathes en disant aux autres de ne pas s'inquiéter, qu'ils sauront gérer au mieux la situation... La métaphore est osée, certes, mais elle reflète très exactement la dangerosité de la situation. Sur cette embauche précisément la question n'est donc pas de savoir si Damien Rieu, pour ne citer que lui, est compétent au poste qu'il occupe, mais bel et bien de savoir quelle influence auront ses positions identitaires et le poids de ses actions passées sur la communication de la ville autant que sur les prises de position de la majorité municipale.

Il appartient aux beaucairois, et plus largement aux français, de ne pas se laisser abuser par l'hydre à mille têtes des mouvances identitaires et du nationalisme, de regarder bien en face la bête immonde qui l'abrite en son sein et d'oser dire ce simple mot : NON.


Notes

1- GUD - Groupe Union Défense
Mouvement nationaliste réputé pour sa violence, fondé en 1968 par notamment Alain Robert, ancien militant d'Occident (voir ici) et l'un des fondateurs d'Ordre Nouveau puis du Front National. Frédéric Châtillon, conseiller et ami de Marine Le Pen (voir ici) en était l'animateur dans les années 1990 et plusieurs anciens militants gravitent dans et autour du Front National


2- Les Identitaires

Ex Bloc Identitaire, mouvement politique nationaliste fondé par Fabrice Robert et Guillaume Luyt après la dissolution en 2002 du mouvement Unité Radicale (voir ici) dont ils étaient tous deux dirigeants


3- Génération Identitaire

Mouvement créé en 2012 qui reprend le flambeau des Jeunesses Identitaires fondées par Philippe Vardon. Se définit lui-même comme une "communauté de combat", mène des actions contre les musulmans et les réfugiés, sont adeptes de la théorie du Grand Remplacement de Renaud Camus et prônent la rémigration pour y remédier 

dimanche 6 août 2017

NE TUEZ PAS LE MESSAGER

Ajax arrachant de force Cassandre du Palladium
Intérieur d'une coupe à figures rouges du Peintre de Codros
v. 440-430 av. JC musée du Louvre

On m'a dit et répété de me tenir tranquille. De faire profil bas quelques temps. De ne plus énoncer le moindre avis qui risque de mettre le feu aux poudres. De garder pour moi mes opinions, mes ressentis, mes mises en garde... Bref, d'arrêter de faire chier le monde ! Moi je suis plutôt bonne pâte quand on prend la peine de me parler, j'écoute ce que l'autre a à dire, et mieux encore je l'entends. Après un face à face je m'interroge, je me remets en question, je prends l'avis de quelques très proches qui me connaissent mieux que personne et savent refréner mes ardeurs. J'accepte volontiers la contradiction, elle permet d'alimenter le débat et donne plus de champ à la réflexion, mais encore faut-il qu'elle soit argumentée et force est de constater que ce n'est pas toujours le cas. Car il ne suffit pas de dire stop sur un ton agacé pour obtenir gain de cause, et certainement pas avec moi. Mettre en cause mon ego en le sous-entendant surdimensionné, employer des termes comme "tirer la couverture à soi" hors de propos et sans justification, me reprocher une médiatisation nécessaire pour me faire entendre, signifie que ces gens-là n'ont rien compris. Ni à ce que je suis, ni surtout à ce que je fais. 

Alors je m'interroge. Les personnes qui jugent nécessaire de me museler temporairement se demandent-elles parfois si elles-mêmes ne devraient pas en faire autant ? Car tant qu'à porter un jugement sans appel à mon égard sans prendre la peine ni de m'écouter ni de me connaître, je leur suggérerai de s'intéresser à leur propre nombril pour s'exercer à l'art délicat d'une argumentation construite et efficace. Ce que pour l'heure je n'ai pas encore eu à réellement affronter, et je le déplore. Soyons logiques, quel intérêt y a-t-il à argumenter face à des discours lapidaires qui ne tiennent aucun compte de la réalité qui motive mes interventions ? Et par là même leur portée. Le regard que d'aucuns portent sur mon activité en tant que présidente du Rassemblement Citoyen Beaucaire Terre d'Argence simplement parce qu'ils y voient l'expression d'une ambition que je n'ai pas, et l'incompréhension qui en découle, font fi de trois années d'un travail quotidien aussi difficile que patient. Soit 1096 jours d'apprentissage, de recherches, de lectures, de synthèses de l'information mise à la portée de tous. Un travail acharné, qui ne connaît ni repos ni temps morts, épuisant mais stimulant. 

Il serait bon que ceux qui se font un plaisir de toujours critiquer ce que font les associations antiracistes et ceux qui les représentent prennent la pleine mesure du travail de terrain, de celui fait en amont, de la somme d'informations qu'il est nécessaire d'éplucher pour trier le vrai du faux, des contributions de chaque collectif citoyen pour coordonner leurs efforts à l'échelle nationale et des moyens qu'ils se sont donnés pour être entendus. On ne s'improvise pas militant citoyen du jour au lendemain, il est essentiel de savoir où nous mettons les pieds, à quelle sauce malodorante nous serons mangés, avec quelle perfidie nous serons contrecarrés ! Chaque jour est une bataille. Et en sus nous avons tous une vie de famille, un travail, des passions... Mais le combat antiraciste prime sur tout le reste, et notre entourage peut en témoigner. Régulièrement depuis trois ans je subis des commentaires douteux sur ma famille, des moqueries, des commentaires sexistes et discriminatoires, des humiliations, des menaces d'agression et de mort, ma fille unique a été menacée de viol par des fachos et des identitaires bas de plafond... Bref ! Tout ce qui fait le quotidien d'une femme militante. Mes amies des collectifs citoyens ou engagées en politique peuvent témoigner de cette douloureuse réalité. Alors quand j'entends que je ne suis pas à plaindre parce que je l'ai voulu, que je n'ai qu'à arrêter, je n'ai pas d'autre choix qu'en rire... Visiblement ceux qui peuvent proférer une telle ânerie ne savent rien du combat que je mène, ils n'en comprennent pas l'exigence et je crains fort qu'ils n'en prennent jamais conscience.

Cerise sur le gâteau de l'incompréhension, ces personnes me reprochent de faire le jeu du Front National en informant sur les erreurs de gestion, les faits et gestes des élus et notamment du maire, en critiquant ce qui est critiquable. Il faudrait se taire, laisser passer le vent mauvais qui contamine la vie beaucairoise et jusqu'à ses traditions si chères au cœur des beaucairois ! Il faudrait rire de tout et surtout de n'importe quoi, attendre en silence, subir en silence, constater en silence jusqu'au jour où l'on jugerait acceptable de me retirer ma muselière. Mais trop tard je le crains... Un peu comme on lâcherait les chiens sur des voleurs qui auraient pris la poudre d'escampette depuis belle lurette. A ces personnes je dis qu'il ne faut pas se leurrer, céder un seul pouce de terrain à l'extrême-droite, au racisme, à l'antisémitisme, à la haine, à la discrimination, à la pauvrophobie et à la connerie tout court nous mènera tout droit à notre perte. Le propos est grandiloquent, certes, mais la seule idée de vivre un mandat supplémentaire sous le joug du Front National me donne la nausée ! Et j'avoue ne pas comprendre ceux qui n'en mesurent pas le danger. S'il leur convient de demeurer passifs grand bien leur fasse, je ne pourrai jamais l'être. Cela revient pour moi à faire des compromis et mieux, à se compromettre. Je peux côtoyer des élus Front National, leur serrer la main, discuter et même rire avec eux sans aucun problème. Je combats une idéologie dangereuse, pas des personnes, et je n'accepterai jamais la moindre compromission. Oui c'est une exigence morale, et je n'en demande pas plus aux autres que je n'en exige de moi-même, je suis droite dans mes bottes. Mettre cela en doute revient à dénigrer également la force de l'engagement des militants qui s'investissent dans les collectifs citoyens, car nous sommes tous dans la même démarche. Et nous travaillons dur. Puisque cela semble nécessaire je le redis ici, rien ne m'empêchera de faire ce que j'estime en mon âme et conscience devoir faire. Je veux pouvoir me dire si nous perdons ce combat que j'aurais fait tout mon possible pour éviter la défaite. Mais des erreurs nous en commettons tous, et personne n'est irréprochable. Il n'y a d'ailleurs pas lieu de l'être car ce n'est pas ce qui importe dans ce bras de fer engagé avec la haine et le populisme. Non, ce qui prime c'est l'engagement et la volonté de promouvoir une vision d'avenir. Pour ses concitoyens avant tout, pas pour soi-même. 

Cela étant posé, je n'ai bien évidemment aucune intention de me museler, pourquoi ne pas me mutiler pendant que nous y sommes hein ? M'interdire d'écrire revient à me priver de la parole, mon moyen d'expression le plus efficace est et sera toujours ma plume. A Dieu ne plaise qu'elle perde un jour sa causticité, elle me ferait périr d'ennui ! Pour finir je citerai simplement Sophocle - Antigone Acte I Scène 2 « Les mauvaises nouvelles sont fatales à celui qui les apporte. » 

Certains jours je me sens telle Cassandre condamnée à ne jamais me faire entendre et regarder ma destinée s'accomplir, impuissante. Et telle la fille de Priam j'en éprouve plus de tourments que de bienfaits. Je n'ai pas la prétention d'être la seule voix qu'il faille écouter, mais que l'on m'accorde au moins la tolérance que l'on donne à d'autres. Que les personnes qui m'ont fait part de leurs revendications communautaires répétitives avec plus ou moins de finesse et d'humour au fil de ces trois dernières années admettent que j'exerce ici mon droit de réponse légitime. Et qu'elles aient la bonté de comprendre qu'en vérité tout cela ne m'apporte rien de plus que la satisfaction d'être en accord avec ma conscience. N'y voyez pas l'expression d'un quelconque ego mais celle d'une leçon que l'Histoire nous a maintes fois apprise : ne tuez pas le messager, écoutez le message. 

lundi 12 juin 2017

EFFONDREMENT CITOYEN



Assister à l'effondrement d'un paysage politique convenu et familier n'est pas chose ordinaire. Il est toujours passionnant d'être en marge des événements pour porter sur eux un regard distancié nécessaire à toute objectivité. Ce qui ne signifie pas qu'il n'y ait aucun parti pris, notamment lorsque les valeurs citoyennes sont en équilibre instable.

Depuis une dizaine d'années nous assistons à la lente implosion du Parti Socialiste, laquelle répond à l'engourdissement de longue date du Parti Communiste et à la déliquescence du parti Les Républicains si mal nommé ! L'émergence des discours populistes de droite comme de gauche apparaît sur fond de crise républicaine bien plus que sur celui d'une crise économique dont on nous rebat les oreilles par commodité pour nous endormir. Notre système politique révèle ses failles, et elles sont nombreuses. Le financement des partis par les législatives est l'une d'elles, et cette moralisation qui devrait aller de soi mais que l'on envisage de légiférer pour l'imposer en est une autre. Quelque part, indubitablement, les deux sont liées. Aujourd'hui on ne peut plus fermer les yeux, faute de voir s'effondrer tout ce qui fonde la République. Changer les choses, révolutionner avec intelligence et dessiner un nouveau paysage politique, plus sain, plus en accord avec notre société, semble inévitable. Mais les sirènes alarmistes ne sont pas de mise pour construire une société nouvelle ! Nous ne devons pas embarquer nos peurs et nos angoisses à bord d'une embarcation fragile qu'il nous reste à finaliser. Et cela le citoyen lambda doit impérativement en prendre conscience. Il lui revient de cesser de se sentir menacé en permanence au risque de s'emballer pour tout et pour rien. Cela s'appelle grandir. La maturité seule, quel que soit l'âge, permettra de jeter des bases solides. Si tous les excités montent à bord en traînant leur vilain paquetage, la noyade par le fond est assurée.

Les français se sont peu à peu détachés de leurs obligations citoyennes, ils remettent en question les fondements de notre République en s'attachant à la forme plus qu'au fond et sont devenus avares de leurs voix en période électorale. L'abstentionnisme est l'un des fléaux de notre pays, la perte d'une conscience collective et du sens de l'intérêt général vont de pair avec ce refus d'accomplir le geste citoyen ultime. Celui de faire front et d'appeler à l'union républicaine. Un geste qui n'a rien de déshonorant quoiqu'en pensent certains qui, de fait, digèrent mal leurs échecs successifs. Quel que soit l'angle sous lequel on se place, il n'est pas admissible de tolérer la présence de l'extrême-droite, encore moins de la favoriser. Cela signifierait que nous n'aurions rien appris, que tous ceux qui sont morts pour notre liberté se seraient sacrifiés pour rien. Hors le but d'un sacrifice est d'influer positivement sur une situation donnée, on ne se sacrifie pas comme çà, un beau matin, juste pour le fun ! Quid des souffrances du passé quand elles pèsent dans l'escarcelle politique ? On ne peut ni les nier ni les minimiser, elles sont pour nombre d'entre nous inscrites dans nos gênes. Les discours qui visent à intellectualiser les refus d'union républicaine, et donc à se distancier d'une réalité dont on peut se demander si elle dérange vraiment, ne font pas honneur à ceux qui les conçoivent. S'unir dans un moment et une circonstance donnée dans l'intérêt de la Nation ne signifie pas renoncer à ses idéaux. Bien au contraire, cela permet ensuite de s'exprimer avec la voix claire et forte de ceux que leur conscience laisse dormir la nuit. Il est plus admirable de mettre momentanément un mouchoir sur ses convictions dans l'intérêt général, que de le garder pour plus tard en cas de gros rhume...

A de nombreuses périodes de l'histoire de la Vème République des présidents ont suscité des élans de confiance leur assurant une forte majorité dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale. La situation que nous vivons n'a rien d'exceptionnelle, et il suffit d'un peu de mémoire pour raison garder. L'attribution proportionnelle des sièges voulue par Charles de Gaulle pose cependant aujourd'hui la question d'une représentativité objective de toutes les forces politiques. Si l'on peut à juste titre craindre l'impact négatif d'une représentation populiste qui bloquerait des mesures nécessaires à l'évolution positive de la France, nous devons reconnaître qu'on ne saurait défendre les libertés individuelles et refuser à quelques-uns l'opportunité de faire entendre leurs voix. La tempérance assainit le débat démocratique, elle est nécessaire. Il apparaît aujourd'hui que nous devons nous atteler à ce chantier démocratique pour laisser émerger une forme plus acceptable de scrutin législatif. Les français doivent se sentir en accord avec ce pour quoi on leur demande de voter, hors à moins de rendre le vote obligatoire nous en sommes très loin. La situation s'aggrave à chaque élection, il devient impératif de prendre le taureau par les cornes pour vaincre l'abstentionnisme. Chacun de nous, quelle que soit son orientation politique, a besoin de se sentir objectivement représenté. Cette fois encore ce ne sera pas le cas.

Au-delà de mon engagement militant contre l'extrême-droite mes convictions demeurent ancrées dans la défense de nos libertés, à ce titre je crois primordial de donner à chacun la possibilité de se faire entendre. Savoir ce que l'autre a à dire permet de mieux le combattre. Pour autant il n'est pas envisageable d'aborder ce second tour sans espérer une levée de boucliers citoyens face à un parti qui n'est pas, qui ne sera jamais, républicain. Il existe, certes, mais il contrevient par sa position idéologique et l'axe de son programme à l'article 1er du préambule de notre Constitution :

"La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales."

Dont acte. Car à cette lecture une seule certitude : donner la parole à tous, oui. Laisser dire et faire n'importe quoi, non. Etre citoyen c'est connaître sa propre Constitution, ses propres lois, c'est savoir dire "Stop !" et brandir un panneau "Attention ! Danger !". A Beaucaire nous le faisons depuis trois ans, mais en-dehors des périodes électorales qui nous écoute ? Et surtout, qui nous entend ? Nous avons parfois le sentiment d'être un vent d'alerte qui souffle dans des coquilles vides... Plus que jamais aujourd'hui la mobilisation citoyenne a son importance, loin de toutes les considérations politiques songez au quotidien de ceux qui vivent sous le joug du Front National chaque jour et demandez-vous si vous voudriez prendre notre place.

Une note positive dans tout cela ! Je suis de celles et ceux qui se féliciteront toujours de voir les partis extrémistes, et particulièrement le Front National, prendre une claque électorale. L'élan qui a porté Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles est retombé comme un soufflé raté, c'est un soulagement. Les abstentionnistes ne figurant pas dans les rangs de ce parti il est vain de revenir sur le taux record des abstentions de ce premier tour, une plus forte participation aurait certes contribué à enfoncer plus encore la tête de ces candidats dans le sable, mais la manipulation des chiffres telle que la pratique Julien Sanchez sur les plateaux de télévision ne change rien à la réalité. Reconnaissons tout de même qu'il est jouissif de constater que dans notre belle Occitanie, mieux encore dans notre département du Gard, les candidats du Front National se retrouvent majoritairement au second tour mais ne partent pas favoris. Seuls trois d'entre eux, et pas de moindres, sont en tête de liste : Louis Alliot, Gilbert Collard, Emmanuelle Ménard. Les autres candidats sont en ballottage pour certains, dont Yoann Gillet face à Françoise Dumas, la députée sortante. Le reste des candidats du Front National et apparenté font figure d'outsider. Et en politique les outsiders ne franchissent pas la ligne d'arrivée.


jeudi 8 juin 2017

PAGAILLE ÉLECTORALE

Des années passées je retire une certitude, celle que jamais je n'ai vécu de campagne électorale plus déplorable que celle qui vient de se clore sur l'élection du huitième président de la cinquième République. Un vent mauvais a soufflé sur la France depuis le début de cette année électorale, on nous a infligé à nous, électeurs, un fatras désespérant, rythmé par les scandales, les attaques nauséabondes et les fausses nouvelles recrachées sans les mastiquer, et encore moins les digérer, par des médias guidés par l'urgence. Une campagne à l'américaine pour un pays qui n'a des Etats-Unis ni le mode de fonctionnement ni la mentalité, une campagne qui a joué avec nos nerfs à l'excès et nous laisse un arrière goût amer... Entre les deux tours l'élan républicain n'a rien eu de commun avec la vague de protestation de 2005. Que le Front National se retrouve au deuxième tour, à quelques marches à peine du pouvoir ultime, n'a pas ému les français plus que çà ! Les appels au front républicain lancés un peu partout en France par les associations antiracistes n'ont pas eu l'écho que nous en attendions. Si de nombreux politiques et figures du militantisme, futurs candidats aux législatives pour la plupart, ont répondu présent et porté haut les valeurs de citoyenneté et d'égalité que nous défendons, il n'en a pas été de même des électeurs qui ne se sont pas mobilisés face au danger de l'extrême-droite. Le constat est terrifiant. Celui d'une acceptation, d'un fatalisme, résultant du dégoût que suscite la politique en général et les politiques en particulier. Trop d'affaires en cours, trop de scandales, trop de magouilles électorales... Il est de plus en plus difficile de faire entendre aux citoyens la voix de la raison, celle qui les met en garde contre la tentation du silence que l'extrême-droite s'empresse de récupérer. Ce climat délétère est à son avantage, le Front National pour ne citer que lui se complaît dans la boue et le brouillard, il en retire toujours quelques centaines d'électeurs supplémentaires. Il a beau jeu de crier au loup pour détourner les regards de ses propres errements, cela paie. Nous l'avons malheureusement constaté dans nos régions, les scores en faveur de Marine Le Pen faisaient froid dans le dos. La formidable progression d'En Marche, comme d'ailleurs celle de la France Insoumise, pouvaient laisser espérer un renouveau pour les législatives, il n'en est rien. L'appât du gain, l'orgueil, l'intolérance, voire même le mépris, reprenaient dès le lendemain droit de cité, et pour faire bonne mesure les anti système plongeaient tête la première dans ce qu'ils prétendaient vouloir changer, nous privant d'écrire une nouvelle page de notre histoire.


La campagne électorale présidentielle que nous venons de vivre, c'est l'histoire de la montagne qui accouche d'une souris ! En l'occurrence d'une pagaille sans nom dont nous, citoyens, payons le prix fort. Les élections législatives sont d'une très grande importance, nos députés parlent et votent en notre nom. Ils sont investis d'une mission difficile et de notre confiance, mais tous n'en sont pas dignes. Car tout cela finalement n'est qu'une histoire de gros sous, les engagements citoyens sont rares et si certains suscitent encore quelques élans républicains ils ne sont pas la norme. Celle à laquelle nous voudrions nous référer au quotidien pour toute décision nous concernant. Les tractations nationales ne se soucient aucunement des besoins de chaque département, encore moins de chaque circonscription. Non, ce qui importe pour les partis politiques c'est de placer un maximum de candidats pour engranger cette manne financière qui les fera vivre pendant cinq ans ! Cela se fait au détriment de notre avenir, et parfois de la République elle-même. Jeter le discrédit sur des candidatures libres, détachées des partis politiques, issues de mouvements citoyens et de la société civile, est devenu le sport préféré de certains candidats "classiques", des politiques de carrière qui refusent de céder leur place. Le renouvellement de la députation n'est pas encore pour demain, et une partie des médias déchiquètent avec délices ces nouveaux visages livrés à leur vindicte qui n'ont pour seul tort que l'ambition d’œuvrer pour leurs concitoyens. Ils ont de l'ambition personnelle, certes, mais c'est un trait de caractère essentiel pour progresser en politique ! Reprocher à d'autres ce que l'on professe soi-même depuis des années est devenu le comble d'une pseudo moralisation qui fait froid dans le dos. Faisant fi de nos attentes, tout ce petit monde se frotte les mains, assuré de recevoir les millions d'euros nécessaires à la préservation de leur monde figé dans un immobilisme dévastateur. De là à songer qu'il faudrait donner un grand coup de balai dans tout çà et repenser le système de financement des partis pour les débarrasser de leurs corsets, il n'y a qu'un tout petit pas. Il ne sera pas franchi cette année.

Il nous revient à nous, citoyens, de ne pas baisser les bras. Il nous appartient de demeurer vigilants, de veiller au respect des valeurs républicaines par nos élus. Nous sommes un rempart contre les errements d'un microcosme politique désenchanté, désabusé, qui ne bouge qu'une fois l'an pour sa ration de carottes. Ces gens-là ne croient plus à grand-chose, mais comme le chantait Jacques Brel ils ne s'en vont pas, ils comptent ! Çà oui, monsieur, ils comptent...

PS : Cerise sur le gâteau des législatives avant qu'il ne soit livré aux vautours, des anomalies sont relevées dans les enveloppes électorales distribuées aux gardois. La préparation de celles-ci est sous-traitée à une société basée à Lyon, ce ne sont plus les services de la Préfecture du Gard qui en ont la charge. Résultat ? Un dangereux amateurisme qui remet en question la liberté de choix offerte aux électeurs. Dans les enveloppes manquent plusieurs bulletins et professions de foi de différents candidats, ce qui pourrait conduire à une annulation du scrutin du premier tour. Plusieurs candidats ont alerté la Préfecture, laquelle a saisi la Commission de Propagande. Il semble que d'autres départements soient touchés par ce fléau... Quand on fait de surcroît le constat que dans certaines enveloppes apparaissent plusieurs bulletins de vote Front National* il est clair que le droit électoral est bafoué.

* Témoignages d'électeurs et tests effectués par la Commission de Propagande

dimanche 28 mai 2017

DU MYSTÈRE DE LA GROSSIÈRETÉ


De tous les mystères qui parsèment nos vies, il y en a un que j'ai vraiment à cœur d'éclaircir. Vous me direz qu'il est de moindre importance comparé à l'au-delà, la vie après la mort, l'existence de Dieu, la conception et la naissance des enfants, la crise d'adolescence, l'orgasme... Mais à bien y réfléchir cela tient un peu de la crise d'ado et beaucoup de l'orgasme pour les concernés. A savoir ceux qui entretiennent ce mystère. Pour moi qui tente de l'élucider, cela s'apparente plus à une crise d'urticaire.

Je vous explique ! Je me définis volontiers comme "un grossier personnage", j'émaille depuis toujours mon langage de quelques jurons bien sentis au grand désespoir de mes proches qui ne sont jamais parvenus à me faire passer cette mauvaise habitude. C'est ma façon de m'exprimer, ma petite note de révolte contre la société ! Mais je n'en oublie pas pour autant la très bonne et très stricte éducation que j'ai reçue et que j'ai eu à cœur de transmettre à ma fille. Ce que j'ai parfaitement réussi. Je l'ai élevée notamment dans cette certitude qu'elle n'avait absolument aucun droit de parler comme moi, et je suis fière de pouvoir affirmer qu'en cela elle ne me ressemble en rien. Car soyons clairs, savoir s'exprimer dans un langage châtié vous ouvre des portes que le contraire vous claque en pleine figure. Il en va de même pour l'expression écrite de notre belle langue, laquelle est semée de tant de pièges que certains ne s'efforcent même pas de les éviter. Il est fort pénible d'avoir à lire sur les réseaux sociaux, et parfois même à déchiffrer, des commentaires ou des posts rédigés dans un français approximatif d'où toute syntaxe basique a mystérieusement disparu. Et ne parlons même pas de l'orthographe déplorable et d'une grammaire aux abonnés absents... Précisons que savoir s'exprimer correctement dans sa propre langue n'est pas l'apanage de ceux qui vont jusqu'au baccalauréat ou bien au-delà, les bases en étant enseignées dès le primaire elles sont censées être acquises avant l'entrée au collège. Nous en sommes très loin, et en rejeter systématiquement la faute sur le système, en l'occurrence l'Education Nationale, reviendrait à déprécier le travail des instituteurs. Ce que je ne ferais pas, car en-dehors de l'école l'éducation est affaire à parts égales d'environnement familial et de travail. Et là c'est encore un autre problème.

Mon propos est tout autre. J'aimerais que l'on m'explique pourquoi la majorité des militants et sympathisants d'extrême-droite, et plus particulièrement du Front National, ne sont pas capables d'aligner deux phrases dans un français correct et poli. Pourquoi leur est-il impossible d'échanger tout simplement, sans agresser et sans insulter l'autre ? Si nous, qui visiblement avons le don de les faire sortir de leurs gonds quoique nous disions ou fassions, pouvons échanger en veillant à les respecter, pourquoi n'y parviennent-ils pas également ? Il s'agit là d'un mystère, un vrai. Je ne songe nullement à remettre en cause leur niveau d'études, mais celui de leur éducation certainement ! Par éducation j'entends cet ensemble d'usages sociaux qui régissent la vie en société, ce qui inclut nos actions et nos propos. Toutes choses qui ne sont pas liées à une origine ou un niveau social et qui forment ce que l'on nomme "une bonne éducation". Nous apprenons à nos enfants les règles basiques de la politesse dès qu'ils savent parler, mais il semble que ces personnes aient tout oublié de ce que leurs parents à n'en pas douter leur ont inculqué. Devenus adultes, ou pensant l'être, ils s'estiment dégagés de toute obligation de respect envers quiconque ne partage pas leurs idées. 

Je vous vois d'ici levant les bras au ciel et invoquant la foudre pour me dissoudre sur place, mais je fonde cet inquiétant constat sur l'expérience que nous, militants citoyens, vivons au quotidien. Il est aisé de démontrer qu'au sein des mouvances d'extrême-droite l'injure et l'agression, écrites comme verbales, ont force de loi. Cela, et cette incroyable faculté de retournement des situations pour aboutir à une victimisation systématique d'eux-mêmes comme de leurs idoles, en disent long sur ce qu'est réellement cette base militante que Marine Le Pen prétendait avoir muselée pour accéder au pouvoir. Mais lorsque ces écarts de langage et cette violence, verbaux comme écrits, sont l'apanage de leurs élus, comment reprocher à leurs électeurs de calquer leur comportement sur le leur ? 

Je le constate chaque jour, rien n'a changé au Front National, et certainement pas ses militants. Dans nos villes tombées aux mains de ces jeunes loups ambitieux leur parole fait foi. Quoiqu'il se passe, et même le pire, les militants refusent les faits et vous bombardent d'insultes, de propos discriminatoires et sexistes, de menaces et de charmantes invitations à déménager. Ce que je ferais sans doute un jour, mais pas dans l'immédiat. J'ai encore quelques mystères à percer, et quelques dents à faire grincer... Veuillez m'excuser, je serai pour les trois années à venir trop occupée pour faire mes cartons.

samedi 27 mai 2017

CRISE DE NERFS POUR UNE PAELLA

Julien Sanchez nous avait habitués à perdre ses nerfs lors des conseils municipaux, mais en public il veillait toujours à lisser son image et dispenser cette urbanité qui fait partie de son personnage. C'était sans compter sur l'excitation inhérente à notre Foire de l'Ascension ! Couplée à celle d'une période électorale propre à booster les moins énergiques, elle a fait sauter les barrages et donné aux beaucairois de la rue Nationale un aperçu très négatif de la personnalité de notre maire.


Pour les commerçants de Beaucaire cette journée est une source de revenus non négligeable, ils tablent sur une consommation accrue de leurs produits et bien souvent cela donne aux plus petits le coup de pouce dont ils ont besoin pour continuer. C'est le cas de l'Atelier Pizza, situé rue Nationale, qui avait annoncé une paella géante, un plat dont les touristes et les beaucairois raffolent, synonyme par excellence de convivialité et de détente, et qui se vend bien. Installée sur le trottoir devant la vitrine du commerce, la paella embaumait le voisinage immédiat et les commandes commençaient à affluer quand la Police Municipale a débarqué. Le restaurateur était certes en tort pour n'avoir pas demandé d'autorisation pour installer son paello sur le trottoir, mais les policiers municipaux ont mis en avant le risque encouru avec la bouteille de gaz sans prendre la peine de vérifier qu'il y avait bien un extincteur à portée de main et ont insisté pour qu'il termine sa cuisson à l'intérieur de son local. Hors il faisait tout de même dans les 34° et je vous laisse imaginer quel enfer cela aurait été ! Puis ils ont pointé la petite terrasse installée également sur la portion de trottoir devant la pizzeria, à laquelle étaient attablés quelques gamins du quartier en train de se restaurer. Néanmoins tout se passait calmement, le commerçant négociait avec la Police Municipale pour terminer sa paella à laquelle ne manquait que 10 à 15 minutes de cuisson...


C'est alors que Julien Sanchez est arrivé, flanqué de Yoann Gillet et Jean-Pierre Fuster qui faisaient campagne sur le parcours de la Foire comme tous les autres candidats aux législatives. Le trio était accompagné de personnes de moindre importance, dont le photographe de la mairie, lesquels se sont régalés du spectacle. Car c'est de cela qu'il s'est agi, un spectacle de rue de médiocre qualité aux dialogues grossiers à connotation raciste. Peut-être que cet incident aurait pris une autre tournure si certains ne s'en étaient pas mêlé, mais pris à parti par un beaucairois connu pour son parler un peu vif, le maire a réagi sans nuances "Ne me faites pas chier !" et de là les choses ont dégénéré... Yoann Gillet commentant "Putain ils font chier ces cons !" pendant que Jean-Pierre Fuster refusait de dialoguer en justifiant "On peut pas vous parler à vous autres !" et que le maire balançait avec une grande délicatesse "On n'est plus chez nous, on se croirait au bled"... Une commerçante voisine, choquée par tant de grossièreté, a fait remarquer au maire "Mais c'est quoi tous ces gros mots ? Vous ne nous avez pas habitués à ça !" mais cela n'a pas eu l'heur d'émouvoir Julien Sanchez, lequel a rétorqué que c'étaient "eux" qui lui avaient mal parlé en pronostiquant "Bientôt ils viendront tous se baigner dans vos piscines ! Vous ne viendrez pas pleurer !"... Quelques-uns parmi nous lui ont fait remarquer qu'il fallait bien que les commerçants travaillent, que la bouteille de gaz ne présentait pas plus de risque rue Nationale que sur le parcours de la Foire, mais ni lui ni Yoann Gillet, et encore moins Jean-Pierre Fuster qui est tout de même adjoint au commerce ! n'en avaient rien à faire.

Donc pour résumer, Julien Sanchez n'a pas su maîtriser ses nerfs, il a insulté un administré, proféré des remarques ouvertement racistes, et piqué sa crise en public, rouge de colère. Avec le soutien de son directeur de cabinet qui a estimé son écart de langage normal au vu de ses interlocuteurs ! Il est vrai que les injures publiques cela le connaît, il a même été condamné pour çà en octobre et avril 2016. Le seul qui ait gardé son calme pendant toute la durée de l'incident c'est le commerçant incriminé, il s'est adressé à Julien Sanchez et aux policiers municipaux avec politesse et sang-froid, et a obtempéré en terminant la cuisson de sa paella dans un garage aimablement ouvert par des voisins solidaires. Il a tout de même obtenu de garder sa terrasse pendant l'heure du déjeuner... Pour finir il n'a pas perdu d'argent mais n'en a pas gagné, cette journée ne lui aura donc pas rapporté un centime. 

Lorsque l'on sait que chaque année pour le jeudi de l'Ascension il y a depuis des années une tolérance pour les petits commerces qui sortent une terrasse ce seul jour de l'année, que par ailleurs de grands plats conviviaux sont cuisinés en extérieur par les restaurants situés sur le parcours de la Foire, il semblerait logique que la municipalité autorise par arrêté municipal cette pratique dans toute la ville afin de favoriser l'expansion des petits commerces. Mais c'est justement là où le bât blesse ! La municipalité ne cherche nullement à aider ces commerçants pour la plupart d'origine maghrébine, son seul souhait est qu'ils mettent la clé sous la porte et dégagent de la ville. L'Atelier Pizza n'avait pas demandé d'autorisation, conscient qu'il ne l'aurait pas obtenue. Il fait partie des six commerçants qui ont porté plainte contre Julien Sanchez suite aux deux arrêtés de juin 2015 pour "entrave à l'exercice d'activité économique par dépositaire de l'autorité publique à raison de l'origine, l'ethnie ou la nationalité", une bataille qu'ils ont remportée au tribunal administratif de Nîmes le 21 avril dernier et que la mairie s'est employée à passer sous silence. Symboliquement le message envers le maire Front National de Beaucaire est fort, il semble qu'il l'ait entendu puisqu'il n'a pas publié d'arrêté du même type cette année, échaudé par sa première tentative. Le tribunal a été clair, les précédents arrêtés n'étaient ni justifiés ni proportionnés. Dont acte.


Visiblement, verbaliser ce commerçant ne suffisait pas à étancher la colère de Julien Sanchez, il lui a fallu grossièreté et propos racistes pour se calmer et passer son chemin. Cela n'est pas digne d'un élu, lequel se doit de garder son sang-froid face à ses administrés et à tout le moins ne pas les insulter. Où allons-nous si nos élus se permettent de dire n'importe quoi à n'importe qui ? Julien Sanchez, Yoann Gillet et Jean-Pierre Fuster se doivent d'appliquer à eux-même les préceptes éducatifs qu'ils exigent de leurs interlocuteurs. Mais on a l'insulte facile à l'extrême-droite, bien trop facile ! Et la langue de bois bien pendue pour endormir les électeurs. Cela nous l'avions constaté lors des conseils municipaux, il est déplorable d'en faire le constat dans nos rues.


mercredi 15 mars 2017

TOUCHE PAS A MON JOUET !


Il faut reconnaître aux conseils municipaux de Beaucaire, en sus d'un déni de démocratie redondant, le mérite de nous faire découvrir de temps à autre de nouvelles facettes du maire et de ses élus. Prenez celui de ce soir par exemple, il fût fertile en émotions diverses et fort instructif. Après l'exercice long et pénible consistant à écouter les affabulations de notre premier magistrat qui semble croire que nous ne savons ni lire ni compter, nous avons appris à nos dépens, au détour d'un incident mineur, que Julien Sanchez n'aimait pas prêter ses jouets. Si je l'osais je dirais que c'est là un comportement typique d'enfant unique peu ou mal sociabilisé, auquel on n'a pas appris les vertus du partage. Mais bien sûr cela ne concerne pas notre maire qui n'a gardé de l'enfance que cette fâcheuse tendance au caprice qui ambiance fâcheusement les conseils municipaux.

Il faut avouer que le nouveau jouet en question, brillant de propreté et d'une transparence devenue fort rare en politique, semblait en tous points conçu pour notre premier magistrat. Du sur mesure en quelque sorte, comme certains costumes qui font beaucoup parler d'eux ces temps-ci... Doté d'un superbe micro élégamment incliné pour boire les paroles du maître à penser de notre majorité municipale et nous les restituer à l'intonation près, le pupitre faisait son petit effet et donnait furieusement envie d'y monter pour haranguer les foules. Ne manquait que le tapis rouge pour lui donner des allures de tribune présidentielle ! Seul, abandonné à la vindicte des élus ambitieux, l'objet de tous les désirs a vécu des instants que nous supposons atroces quand Christophe André a tenté par deux fois de de l'utiliser, provoquant l'ire de notre maire et une suspension de séance de quinze minutes à chaque tentative. La troisième fois Christophe André a voulu cette fois se mettre face au public et aux élus pour s'adresser à eux et là le gentil Julien, qui n'avait pas décoléré de l'outrage subi par son nouveau jouet, a de nouveau suspendu la séance. Lors de la reprise il nous a fait bénéficier de sa très discutable expérience d'opposant modèle au Conseil Régional, suscitant des réactions outrées d'un public qui s'intéresse en priorité à Beaucaire. Ce qui semble-t-il n'est pas son cas puisqu'il nous gratifie en toute occasion de son inévitable discours politique ciblant tout sauf notre ville, laquelle joue uniquement son rôle de repoussoir pour le propulser sous les projecteurs des grandes scènes du théâtre politique. Et si la comédie est d'évidence son point fort l'exercice de la démocratie locale visiblement ne lui suffit pas pour exprimer l'étendue de son talent ! Certes le costume parait taillé sur mesure pour le suivre dans ses ambitions, mais il est clair qu'il s'y sent très à l'étroit. L'excitation des échéances électorales grandit, et l'homme hélas n'a pas encore suffisamment d'étoffe pour suivre le mouvement. Ainsi il se perd dans des homélies dignes des voûtes de notre collégiale, mais si peu convaincantes qu'il lasse son public peu impressionné par des effets de manche empruntés à ces avocats qu'il côtoie si souvent qu'il finit par s'en inspirer... Il est à fleur de peau, nerveux, la moutarde lui monte vite au nez et il ne se contrôle pas autant qu'il le devrait face à l'adversité. Ce soir il aurait pu se contenter de faire expulser l'élu d'opposition à l'origine de l'incident, mais il a réclamé le huis-clos pour se débarrasser des opposants du public et de cette presse honnie qu'il vilipende à longueur de conseil municipal. Un exercice qui sort de l'ordinaire même pour un élu du Front National qui ne cesse de remettre en cause la démocratie et notre République.

Dans la foulée de ce moment décisif pour notre démocratie locale quelques échanges houleux ont suivi, provoqués par des groupies du maire qui n'ont pour seul charme que celui d'oser le pire à visage découvert. Agressifs, hargneux, incapables de s'en tenir au langage unifié et normalisé prôné par le parti qu'ils prétendent soutenir, ils sont à eux seuls plus jouissifs que tout un bataillon d'élus englués dans leur propre importance. Ah que j'aime ces moments-là, quand des personnes prétendument adultes explosent en perdant tout contrôle, comme des pépites brutes qui vous sautent dans les mains à coups de grands éclats de voix mâtinés d'insultes ! L'embarras du maire est un pur moment de plaisir que je savoure comme il se doit...

Pour le reste nous avons attendu tranquillement la Police Nationale qui nous a priés d'évacuer la salle, nous avons obtempéré dans le calme et ils nous ont accompagnés hors de l'enceinte de la mairie. Notre petit groupe d'opposants a noté que des sympathisants et membres du Front National du Gard demeuraient dans la salle du conseil municipal, le maire ayant fait le choix de ne désigner que le public "politisé", c'est-à-dire opposant à sa politique. Car il faut bien comprendre, avant toute autre chose, qu'exprimer des idées politiques contraires à celles de sa majorité municipale n'est pas toléré à Beaucaire ! Comme d'ailleurs dans toutes les villes gérées par l'extrême-droite, s'opposer à ce que le chef pense, décide, fait est criminel. La pensée unique est ce qui nous guette si nous baissons les bras... Julien Sanchez oublie sans doute les longues années passées dans l'opposition pendant lesquelles lui-même et les élus du Front National menaient la vie dure aux élus majoritaires. Aujourd'hui il se permet de couper les micros, insulter les élus d'opposition, attaquer la presse, diffamer et menacer les opposants du public, faire évacuer ceux qui le dérangent, quand lui-même et son groupe d'opposition se comportent de la pire des manières en Conseil Régional. Il nous dénie à nous, beaucairois, toute expression démocratique et pense nous museler en nous promettant plaintes et procès en tous genres.


Lorsqu'il affirme la bouche en coeur "depuis trois ans j'ai été très patient avec l'opposition mais là..." (sic) puis affirme que 98% des beaucairois lui font confiance, réduisant de fait l'opposition dans sa diversité à 2% des administrés, et enfin conseille à Christophe André "si vous voulez gagner en crédibilité ne jouez pas sur les peurs des gens et ne criez pas à la catastrophe" (sic) on ne saurait trop lui conseiller de relire ses promesses de campagne qui employaient ces leviers même qu'il reproche aujourd'hui à l'opposition municipale comme citoyenne.

De ce fatras anti-démocratique, appuyé ce matin par un communiqué mensonger, il ne ressort qu'un fait indiscutable ; Julien Sanchez ne partagera pas ses jouets. Et pour récupérer le fauteuil dans lequel il est assis depuis trois ans il va falloir se battre ! Il n'y a pas plus teigneux qu'un politique qui s'accroche à ses privilèges... Mais tout ceci, le bâtiment qui l'abrite et la ville qui héberge l'ensemble, appartient de plein droit aux beaucairois. A eux, et à eux seuls. 

mardi 28 février 2017

PROCÉDURIER PAR CHOIX


Aujourd'hui devait avoir lieu le procès de la ville de Beaucaire contre Carole Delga, présidente de notre grande Région Occitanie. La présidente de région ne s'est pas présentée à l'audience, elle était au Salon Intenational de l'Agriculture pour l'inauguration du stand de 16000 m2 consacré à la mise en valeurs de nos produits régionaux. L'avenir de la Région Occitanie, celui de ses producteurs, de ses éleveurs, de ses artisans, et par conséquent le nôtre, est prioritaire et on ne peut que se féliciter de ses choix en la matière. L'Occitanie est la 2ème région de France métropolitaine, la 3ème en production de fruits et légumes. Notre région ce sont 250 produits labellisés pour leur terroir, leur qualité et leur origine. Soyons sérieux, et reconnaissons que face à tout cela les jérémiades du maire de Beaucaire ne pèsent guère. Si je suis la première à souhaiter que les regards se tournent vers Beaucaire et prennent conscience de ce que traverse notre ville depuis près de trois ans, je ne peux décemment pas m'étonner de l'absence justifiée de Carole Delga. Son équipe et elle ont à gérer un territoire immense, plus grand que l'Irlande, avec son lot de grandes difficultés mais aussi ses nombreuses avancées dans tous les domaines. Cela, je le redis, est d'autant plus prioritaire qu'il ne s'agit en l'espèce que d'un jeu politique de la part de Julien Sanchez qui utilise sa position de maire et de conseiller régional pour faire entendre la voix criarde de son parti politique au lieu de porter celle des beaucairois. Lesquels souhaiteraient plus d'attention de la part de la région comme du département, certes, mais n'en peuvent plus de se trouver sans cesse sous les feux des projecteurs pour de mauvaises raisons. Les beaucairois ont à coeur l'image de leur ville, or notre maire en projette avec constance la plus déplorable qui soit. Beaucaire ne veut pas être stigmatisée et victimisée, elle ne veut pas être plainte mais soutenue, accompagnée, encouragée. Tout le contraire de ce qu'obtient son maire avec ses récriminations incessantes.

Mais voilà ! Julien Sanchez, qui s'était comme à l'accoutumée déplacé avec sa petite cour frontiste, n'a pas supporté cette absence ! Le pauvre s'est une fois de plus estimé discriminé, rejeté, et a réagi en publiant sur le site de la ville et les réseaux sociaux un bref communiqué. Déformant les motifs du renvoi de l'affaire au 03 octobre 2017, donc après les élections présidentielles et législatives ce qui n'arrange pas sa propagande locale et nationale, il prétend que Carole Delga voudrait "gagner du temps" et serait "paniquée par les éléments accablants apportés par la ville de Beaucaire". Dans la foulée il s'institue juge et partie en lieu et place du TGI de Nîmes qui appréciera, et prétend "démontrer clairement la discrimination" dont la ville serait victime. De source sûre le renvoi serait pourtant du fait de l'avocat de la ville qui voulait déposer de nouvelles conclusions ! Mais de cela le maire n'en a cure, il manie le mensonge avec aisance, rappelant au passage de quelles mesures sont passibles les personnes reconnues coupables de discrimination. On peut raisonnablement en déduire qu'il s'est bien renseigné sur le sujet depuis sa prise de fonction, un peu comme celui qui vérifie son matériel avant de faire son premier saut à l'élastique, histoire de rebondir en toute sécurité...

Nous savions le maire procédurier par choix purement idéologique et politique, il semble que ce soit là uniquement ce qui motive le temps qu'il passe dans nos tribunaux et le nombre impressionnant des procédures qui lui sont imputables. Ce que nous ignorions c'est qu'il fût un spécialiste de la discrimination en sus de ses nombreuses et indiscutables compétences juridiques acquises dans les tribunaux. Lesquels sont devenus au fil du temps pour lui, comme pour de nombreux élus du Front National, un peu comme une seconde demeure. Soit qu'ils y soient convoqués, soit qu'ils y tiennent la main de leurs petits camarades ! Sans doute faudrait-il lui rappeler que pratiquer la discrimination dans notre ville ne fait pas de lui un spécialiste en la matière.

Au moins n-a-t-il pas encore adopté le discours menaçant de sa muse qui pointe sur la magistrature un doigt vengeur et installe bien au-dessus de la tête des magistrats qui ne font que leur travail une épée de Damoclès ou supposée telle. Cela dit cette tendance à l'autoritarisme se fait déjà sentir en mairie et au sein des associations, voire même des commerces de la ville. A Beaucaire on ne fait pas ce que l'on veut, on ne fait que ce que le maire a décidé que l'on pouvait faire ! Quand je dis on, je pense bien entendu aux employés municipaux qui ne se sont pas encore rallier au mouvement patriote, aux associations pointées du doigt qui dépendent de leur subvention annuelle aussi maigre soit-elle, et aux commerces implantés par la mairie qui n'ont pas le droit d'afficher ce qu'ils souhaitent en vitrine ni même pour certains d'organiser celle-ci ou de faire des choix de gestion comme bon leur semble. Je m'estime d'autant plus heureuse de ma propre indépendance et de celle du Rassemblement Citoyen de Beaucaire que j'ai fondé avec des amies et que je préside. Imaginez un peu le maire d'une municipalité Front National appliquant le programme xénophobe et discriminatoire de son parti qui pèserait sur les projets d'une association antiraciste, on plonge la tête la première en pleine science-fiction !

J'en viens à penser que si Julien Sanchez s'était orienté vers un cursus en droit il aurait pu se représenter lui-même et représenter notre ville, ce qui aurait épargné aux contribuables beaucairois 38000 euros de frais de justice pour l'année écoulée ! La victimisation comme choix de vie cela nous coûte cher, et il a tout de même vidé les caisses de la ville. Nous ne voudrions pas qu'il soit de nouveau acculé à un emprunt qui alourdirait sensiblement notre dette déjà conséquente. Oui je sais, je rêve... #gestionbonpèredefamille

dimanche 19 février 2017

BYE BYE DÉMOCRATIE


D'autosuffisance en vulgarités, d'attaques mesquines en menaces, de mensonges éhontés en commentaires déplacés, le premier conseil municipal de cette année ne nous a rien apporté de nouveau. Malheureusement de tout cela nous avons pris l'habitude en près de trois ans de mandat Front National, et si nous ne y habituons pas nous finissons par accueillir le tout avec philosophie sinon résignation. Le cirque victimaire auquel se livre notre premier édile n'a que le mérite de mettre un brin d'animation dans des conseils municipaux souvent très longs.

Nous avons donc eu la surprise de retrouver une salle immaculée, nue, reléguant le public sur un seul rang de chaises alignées contre le mur ! Aucune décoration pour égayer l'ensemble, rien ne rappelle aux beaucairois l'histoire de leur ville. Les bureaux des élus sont alignés comme ceux d'une salle de classe sur un semi ovale face à l'estrade sur laquelle trônent Julien Sanchez, Yoann Gillet et la nouvelle directrice générale des services ou supposée telle. Aucune présentation des nouveaux visages qui défilent avec une régularité constante dans notre mairie n'étant jamais faite, il revient aux beaucairois de deviner leurs attributions et de fouiller sur le web pour découvrir des identités soigneusement tenues secrètes. Il y a tout lieu d'imaginer que cette paranoïa touchant les contractuels et stagiaires qu'emploie la mairie tient à leur provenance, à la nature de leurs fonctions, au montant de leurs salaires, ou aux trois à la fois !

Derrière l'estrade deux écrans affichent au rythme des délibérations les visuels tricolores vantant la gestion municipale. Marianne est reléguée derrière l'estrade, à demi tournée vers la fenêtre la plus proche, presque oubliée... Le drapeau tricolore comme il se doit est juste derrière le maire, sa flèche pointant juste au-dessus de son épaule gauche ce qui donne lieu à des photos plus comiques que probablement il ne le souhaite. Mais après tout il l'a voulu ainsi. 

Le public durant toute la durée du conseil municipal peut se livrer à une comparaison exhaustive des nuques de leurs élus et deviner ainsi à qui ils ont affaire lorsque l'un d'eux s'essaie laborieusement au délicat exercice de lecture d'une délibération, avec plus ou moins de succès. Cela aussi, pardonnez cette faiblesse, égaie parfois l'instant...


Le piétinement de notre démocratie est un exercice auquel Julien Sanchez se livre avec délices à chaque conseil municipal. Cette fois-ci les attaques contre Carole Delga, présidente de notre région Occitanie, ont fusé ! Assorties de l'habituelle victimisation, et en y ajoutant celles contre notre gouvernement qu'il se devrait de respecter en tant qu'élu de notre République. Le tout destiné à faire passer le message politique de son parti, car n'oublions pas qu'avant d'être le maire de Beaucaire Julien Sanchez est l'un des 34 membres du comité stratégique de campagne de Marine le Pen pour les présidentielles. Et pour lui, comme pour l'ensemble des cadres du Front National, la campagne électorale a débuté à la fin de l'été 2016. Beaucaire, 4ème ville du Gard qui devrait requérir tous les efforts du maire que les beaucairois ont élu en 2014, est délaissée au profit d'une campagne électorale, plus encore cette fois-ci qu'elle ne l'a été les fois précédentes. Fort de l'aveuglement d'une partie de ses administrés, et des encouragements subjectifs de tous les sympathisants et/ou adhérents de son parti qui n'y vivent pas et n'y ont même jamais mis les pieds, Julien Sanchez vante la vitrine d'une gestion municipale "en bon père de famille" prétendue saine. De villages en villages de notre département et d'ailleurs il entasse les mensonges, les faux-semblants et les promesses comme autant de victoires symboliques sous les regards énamourés de ses fans qui scandent "On est chez nous !" et autres joyeusetés à caractère raciste et discriminatoire, encouragés par ses discours. Puis il revient dans notre ville, arborant la mine réjouie de la souris qui s'est finalement tapé le chat... 

S'en sont suivis quelques commentaires à caractère diffamatoire envers des élus de l'opposition, assortis d'un manque flagrant de respect, des menaces à l'encontre de membres du public qui pointent régulièrement ses erreurs de gestion et ses mensonges sur les réseaux sociaux, et bien entendu un rappel de la plainte pour diffamation déposée contre moi par la ville et la police municipale. Histoire d'enfoncer le clou et de bien faire comprendre aux autres à quelles représailles ils s'exposent s'ils continuent sur leur lancée... Brrrr !!! Zé peur !!! 

Mais dans tout ce fatras municipal à la mode frontiste une valeur sûre émerge, qui me rassure et me réconforte : l'embauche de Rintintin a été validée ! La brave bête va désormais patrouiller dans les rues dangereuses de Beaucaire, équipée d'un gilet pare-balles et d'une casquette à l'écusson de notre ville, son doux regard protégé par des lunettes noires tactiques, les crocs affûtés et le poil brillant ! De quoi "disperser les attroupements et faire peur à certains qui n'aiment pas les chiens" ainsi que l'a déclaré Julien Sanchez dans une allusion fort peu subtile aux interdits religieux de la population d'origine maghrébine. Vous je ne sais pas, mais moi décidément ce pseudo humour discriminatoire ne passe pas...

Pour finir Julien Sanchez, interrogé sur la mise en place des deux Conseils Citoyens de Beaucaire, a lâché avec dédain : "ce truc ne sert à rien et n'intéresse personne" affirmant n'avoir pas reçu de candidatures des habitants de Beaucaire. Selon les textes la mairie est tenue d'en faire une large publicité, or cela n'a été mentionné que dans le magazine de propagande municipale et basta ! Pour un communicant le voilà bien embarrassé de choisir les meilleures voies publicitaires pour une démarche dont l'Etat lui fait obligation de la mener à terme. Il fait traîner l'affaire, espérant sans doute l'enterrer d'ici les élections présidentielles et passer au travers. En cas contraire les élus d'opposition auront une fois de plus à lui rappeler l'essentiel de ses devoirs de maire de Beaucaire, et comme à son habitude il esquivera ses responsabilités.

Résultat des courses ? A Beaucaire, comme dans toutes les villes gérées par l'extrême-droite, la démocratie est mise à mal, pourfendue, piétinée. Disons-le clairement, la démocratie est en danger.