mercredi 28 janvier 2015

TOUS DEHORS !!!


Les familles du centre ville ont répondu présentes à l'appel du CRAJEP (Comité Régional des Associations de Jeunesse et d'Education Populaire) et de la Ligue de l'Enseignement de Beaucaire pour marquer leur soutien au Centre socio-culturel Maison du Vivre Ensemble Ferdinand Buisson qui quittait ce jour les locaux que lui avait attribué la municipalité de Jacques Bourbousson. Cette décision de la nouvelle municipalité Front National de Julien Sanchez fait suite à celle annoncée en mai de se retirer du projet final du Centre et de ne pas lui attribuer la subvention qui était proposée. 

Les beaucairois connaissent bien ces beaux locaux sis au 3, rue Danton qui ont abrité voici quelques décennies une pizzeria très appréciée de la population ! Laissées longtemps à l'abandon ces quatre pièces aux superbes voûtes typiques de la belle architecture beaucairoise ont été entièrement rénovées avec pour seule finalité d'accompagner le projet du Centre socio-culturel. L'implication des intervenants et l'efficacité comme la variété des activités proposées ont pris au fil des mois une place importante dans la vie des familles qui fréquentent le Centre. Mais de cela la municipalité n'a cure ! Dans le courrier fixant un terme à l'occupation de ces locaux il est précisé sans élégance aucune et encore moins de tact qu'à la date de reprise des lieux il faudra que les intervenants du Centre soient TOUS DEHORS !!! On ne saurait trop conseiller au Cabinet du Maire de suivre une formation accélérée pour apprendre à rédiger un courrier avec correction.

Symboliquement nous avons marché tous ensemble jusqu'à la ludothèque de la rue du Vieux Salin dans laquelle le Centre socio-culturel continuera ses activités auprès des familles et surtout des enfants. Lesquels étaient présents et joyeux quoique perturbés par les changements annoncés. Ils se pressaient autour des figures familières du Centre, conscients de vivre une étape importante, et ont fait silence pour écouter les brefs et percutants discours de Maurice Illouz (président de la Ligue de l'Enseignement de Beaucaire) et de Linda Adria (présidente du CRAJEP) Discours chaleureusement applaudis par les personnes présentes réunies dans la cour avant d'être invitées à la visite de la ludothèque réaménagée pour accueillir les activités programmées par le Centre socio-culturel.


Comment expliquer à des enfants qui croquent la vie à belles dents que Julien Sanchez et ses élus ne se soucient pas de leur avenir ? Comment faire admettre à leurs parents que le mot social n'est pas inscrit au programme (?) de la nouvelle municipalité ? Au travers de la mixité sociale et culturelle qui est visée c'est tout bonnement l'enfance que la mairie Front National de Beaucaire pénalise. 

Le vivre ensemble se porte toujours bien à Beaucaire, et quoique la municipalité envisage pour le mettre à mal ce ne sera pas si facile qu'elle peut l'imaginer ! Que Julien Sanchez n'aille pas se fourvoyer en s'acharnant à détruire ce que les associations beaucairoises ont parfois mis des années à construire, ce qui prime dans notre ville c'est l'attachement que nous lui portons et le brassage culturel de ses habitants. Beaucaire a une longue tradition historique d'accueil, ce n'est pas en fermant le Centre socio-culturel que qui que ce soit y mettra un terme.






dimanche 11 janvier 2015

HONTE SUR LA VILLE



Il en est des récupérations politiques comme du tri des ordures ménagères, certains sont plus assidus que d'autres, plus prompts à sauter sur le sac qui pourrait leur échapper ! Ils tournent autour des immondices en guettant avec avidité le petit truc qui leur fera gagner la médaille d'or, vous savez celle que l'on placarde sur sa poitrine à la place des décorations que valent les actes de courage. Parce que bien sûr de courage il n'en est pas question dans cette affaire ! Non, seulement de récupération basique qui permet d'engranger un maximum de voix que l'on manipulera avec adresse, jeu préféré reconnaissons-le de tous les politiques. Seulement voilà, le Front National n'est pas un parti politique comme les autres quoiqu'on en dise ! Arrêtons d'appeler à une unité nationale à laquelle d'évidence il ne peut pas se joindre. Quand on marche en-dehors des clous toute l'année revenir dans le droit chemin n'est pas naturel. Et la liberté d'expression est un putain de caillou dans leur chaussure...

Nous parlons plus particulièrement de liberté de la presse, de liberté d'expression en général, de liberté avec un grand L. Tous concepts étrangers au Front National qui se nourrit des peurs ancestrales, des phobies et des susceptibilités d'une (petite) partie des français. Laquelle finalement est prête à tout avaler du moment qu'on lui fait croire qu'elle obtiendra ce qu'elle souhaite, et les promesses c'est le seul domaine dans lequel le parti bleu blanc rouge excelle. Promesses pour la plupart non tenues mais si douces à l'oreille des désabusés et râleurs en tous genres, garanties d'une vie meilleure pour ceux qui ne supportent aucun partage et se persuadent "qu'avant c'était mieux". Ceux-là n'ont pas du vivre en France, sinon il ne s'aventureraient pas à l'affirmer.

Comment peut-on envisager une seule seconde de partager ne serait-ce que les bribes d'un deuil national avec un parti dont les joyeux lurons de Charlie Hebdo avaient demandé la dissolution en 1996 ? Il faut s'être coupé de toute lecture du moindre organe de presse français pendant ces dernières années pour s'imaginer qu'ils auraient souhaité la présence du Front National lors de l'hommage national qui leur sera rendu demain. Il n'y a pas eu le moindre respect pour la douleur des familles dans la démarche de Marine Le Pen, pas plus que dans celle de ses partisans qui tous ont attisé les tensions en distillant leur haine et leur islamophobie à l'envie sur les réseaux sociaux.  Se poser la question de la présence du Front National c'est tout bonnement une régression de la lutte contre l'extrême-droite. C'est normaliser un parti qui est en contradiction flagrante avec plusieurs des articles de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui est le préambule de notre Constitution. Que ce parti n'ait pas été dissous et qu'il occupe à présent une place non négligeable sur la scène de la vie politique française n'en fait pas pour autant un compagnon de marche acceptable. L'union nationale ne doit pas être le prétexte à tout et n'importe quoi ! Que des sympathisants du Front National soient présents comme tout citoyen lambda ne pose aucun problème, que ses dirigeants s'y faufilent comme des coucous dans un nid bâtit par d'autres n'est pas tolérable. 

Alors bien évidemment nous jouons de malchance et c'est Beaucaire qui récolte la palme ! Nous voilà propulsés sous l’œil des médias, priant pour que ceux-ci ne s'embarrassent pas de salamalecs envers Julien Sanchez et ses "invités" et sachent piquer là où cela fait mal. Espérant qu'ils s'intéresseront aux procédés discutables dont use la mairie pour communiquer avec cette affiche au libellé contestable placardée partout dans notre ville. Y compris sur les portes de nos écoles et celle de la Police Municipale. Oublieux semble-t-il du fait que la loi interdit aux unes comme à l'autre d'appeler à des rassemblements politiques. Hors c'en est un. Notre rassemblement à nous était vrai, il était empreint de recueillement et nous a unis dans une même émotion. 

Ce soir nos cœurs saignent... Parce que c'est notre ville que le Front National prend en otage de ses ambitions politiques, notre ville qui va se couvrir de honte ! Ce sont nos voisins et amis qui iront le nez en l'air écouter religieusement la présidente d'un parti qui nous étrangle lentement depuis plus de neuf mois. Neuf mois c'est le temps que dure une grossesse, mais elle amène à son terme une délivrance... Nous nous garderons nos chaînes encore cinq ans.

Marine Le Pen n'est pas Charlie. Elle ne le sera jamais.

#JeSuisCharlie

jeudi 8 janvier 2015

LE SANG DES CRAYONS


Ma plume est triste ce soir... Elle gratte en renâclant, elle hésite à mettre des mots sur l'horreur... Que dire qui n'ait déjà été dit ? Comment écrire quand la colère et la douleur occultent tout raisonnement sensé ? Pour tous ceux qui sont morts aujourd'hui je ne peux me résoudre à juste me lamenter dans mon coin, à verser quelques larmes et à passer à autre chose. Il y a des choses si terribles, si injustes, si barbares, qu'on ne peut décemment pas s'asseoir confortablement dessus en zappant leur réalité. 

La France entière, le monde lui-même, sont en deuil. 10 journalistes et 2 policiers sont morts, 4 journalistes sont grièvement blessés... Un bilan excessivement lourd en punition de quelques dessins qui nous ont fait rire, réfléchir et grandir ! Ecrire, dessiner, pointer du stylo le racisme, les arnaques littéraires, les magouilles en tous genres, les bavures, les politiques, les intégristes de toutes obédiences, c'est un vrai travail d'information et une recherche acharnée de la vérité à laquelle Charlie Hebdo n'a jamais failli. Je suis de cette génération qui a acquis sa maturité politique et citoyenne dans les pages iconoclastes et les dessins irrévérencieux de ce journal, force est de constater que je leur dois, comme à quelques autres figures de la presse française, une éducation enrichie de cet humour impie et très noir qui en fait toute la saveur. 

Je m'attends au pire quand j'entends Marine le Pen éructer des slogans islamophobes alarmistes dans une allocution quasi présidentielle quelque peu déplacée. Allocution abondamment relayée par ses fans ! Il faudrait peut-être que quelqu'un prenne la peine de leur expliquer que dans certaines situations il est bon de savoir se taire. Par respect pour ceux qui sont morts et pour leurs familles qui souffrent. Espérons que Charlie Hebdo fera comme toujours feu de ce petit bois vert pour pondre la Une qui leur clouera le bec. Les nationalistes, les fascistes, les extrémistes de tous bords et bien évidemment les identitaires n'ont pas traîné pour faire oeuvre de récupération ! Les tweets haineux et les appels à la violence inondent les réseaux sociaux. Il est vrai que cet attentat leur déroule le tapis rouge, et patauger dans le sang des victimes ne pose pas de problème à ceux qui n'ont cessé de cracher sur Charlie Hebdo depuis sa création. Avant cela ils le faisaient sur Hara-Kiri, mais qu'importe la cible ? Cracher pour cracher c'est ce qu'ils font le mieux. 

Je suis atterrée quand j'apprends que Julien Sanchez appelle à un rassemblement dimanche. Aura-t-il lieu avant ou après la galette des rois qu'il organise avec Valérie Laupies à Tarascon en présence de Jean-Marie Le Pen ? Comme dans tous mauvais feuilleton nous le saurons demain... Curieusement le voilà qui se pose en défenseur d'une liberté d'expression qu'il foule aux pieds avec délectation, vilipendant avec acharnement la presse locale publiquement à maintes reprises et plus précisément dans le Beaucaire Mag de décembre 2014 et lors du dernier conseil municipal (9 déc. 2014).

Rappelons qu'il ne s'agit pas de confondre cette douteuse initiative commune à toutes les municipalités Front National avec l'appel à manifester dimanche dans toutes les villes de France lancé par les organisations antiracistes de notre république.

Ce soir la France se dresse pour protester contre le pire des attentats, celui qui a cassé net les crayons de courageux lurons, et je me demande si nous écrirons de nouveau d'une plume joyeuse. Jamais plus nous ne lirons Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré, Maris... Avec le sang de leurs crayons s'écroulent nos idéaux. Aujourd'hui j'ai mal à ma liberté d'expression.