lundi 28 avril 2014

CONSEIL MUNICIPAL DE PÂQUES


Ce matin nous assistions au premier Conseil Municipal de la nouvelle municipalité. Le choix de la date et de l'heure n'était pas dû au hasard. Julien Sanchez ne pouvait ignorer que c'était le week-end de Pâques et que l'heure matinale ne motiverait pas les indécis, les frileux et les noctambules encore plongés dans le coma... Ce qui lui épargnait de voir la mairie envahie par des indésirables. Nous avons donc sagement patienté dans le froid devant le portail clos de la mairie, certains ne se privant pas d'en bousculer d'autres pour se positionner dans le premier groupe qui entrerait. La mairie aurait pu vendre les places assises, celles des premiers rangs étant comme vous vous en doutez les plus prisées. A quoi tient la vanité vraiment ! On notera que les beaucairoises d'âge mur avaient soignées leurs tenues comme pour un événement d'importance, hors rester assise sur une chaise ou debout au fond de la salle, voire dehors sur la galerie, ne le justifiait pas vraiment ! Mais nous sommes en province, et en province on ne s'habille pas n'importe comment lorsque l'on se retrouver en présence du maire, fût-il Front National. Lequel à mon humble avis n'en a cure...

Un Conseil Municipal sans surprise. Julien Sanchez très à l'aise, très pointu sur ses explications économiques face à une opposition quelque peu pitoyable. Il connaît ses dossiers, s'abrite derrière les problèmes de gestion légués par l'ancienne municipalité, rassure les beaucairois attentifs. Oui il va bien s'occuper de leur ville ! La preuve :

  • Il réorganise le CCAS : Bon d'accord ! La gauche n'aura pas son mot à dire sur le social, mais cela n'aurait pas changé grand-chose, la gauche beaucairoise ayant rendu les armes depuis belle lurette sur ce sujet comme sur bien d'autres. Hormis les abeilles. Mais au fait les abeilles sont de gauche ou de droite ? Moi j'dis çà... J'dis rien...
  • Il baissera les impôts comme annoncé et d'ailleurs il a commencé. Mais si ! Puisqu'on vous le dit ! Quelques euros en plus dans votre poche c'est bien non ? Pas assez ? Vous n'êtes jamais contents... 
  • Il engage 3 policiers municipaux supplémentaires et calera les horaires de la Police Municipale sur ceux de la délinquance. Alors là c'est le grand chambardement ! Fini les apéros, les siestes, les pauses café, les déjeuners avec les potes (non pas les dealers, les autres !) la vie pépère est terminée. Va falloir bosser ! Jour et nuit ! J'en connais qui vont se mettre vite fait en maladie pour récupérer, les pôvres ils n'ont pas l'habitude... 
  • Les médiateurs ne servent à rien, les titulaires seront affectés à d'autres missions. Comment çà ? Nous on aimait bien les voir déambuler tranquilles dans nos rues, on se sentait en sécurité juste en les regardant passer. Eux aussi d'ailleurs. Le deal était clair : tu te tiens tranquille et je te laisse tranquille. On va pas se crever pour rien quand même, hein ? Puis maintenant on est fonctionnaires, alors...
  • Il va étudier un éventuel classement de Beaucaire en Zone de Sécurité Prioritaire, lequel ne sera probablement pas accordé parce que "la ville ne répond pas à tous les critères, la délinquance n'est pas suffisamment préoccupante" sic. Depuis le temps qu'on vous le dit qu'il n'y a pas d'insécurité à Beaucaire ! Même le maire est d'accord avec nous. Oh quelques dealers par ci par là quand même c'est pas si grave ! Cela vous gêne ? Vous avez peur ? Les flics aussi. Et pour tous ces étrangers qui squattent les rues autant vous y faire tout de suite : pas de charters ni de bateaux, les voyages gratis ne sont pas au programme pour l'instant...
  • Il diminue les indemnités de fonction des élus comme il l'avait promis. Globalement une économie de 7600 euros, et de 3500 euros seulement sur le cabinet du Maire. Ils sont gentils non ? Ils vont travailler pour presque rien. Si ce n'est pas du dévouement çà ! Et vous, vous gagnez combien ? Juste pour savoir...

Un débat intéressant sur la possibilité de faire une pause dans les travaux entrepris pour la rénovation des Halles. Alors là le gentil lapin a dressé les oreilles et s'est quelque peu énervé, il a haussé la voix de deux tons pour se plaindre et assurer qu'il étudierait de possibles changements. Mais il ne veut pas perdre l'argent du Conseil général. Ben nous non plus, hein ?  

Pour le reste une opposition qui manie un humour gentillet, qui s'abstient sur quasiment tous les votes, qui se permet de donner des conseils paternalistes à un Julien Sanchez qui s'en amuse mais ne manque pas de remercier pour l'intérêt qu'on lui manifeste. Le petit jeune sait bien, lui, qu'il n'aura pas besoin de l'aide de ceux qui se sont pris les pieds dans les dossiers des années durant... Pas fou ! Il veut réussir et montrer que sur son terrain de jeu bien français on gagne. Il n'a pas droit à la moindre erreur, il en est conscient. Et voulez-vous que je vous le dise ? Il n'en fera pas. Ou de si petites qu'elles passeront inaperçues pour le commun des mortels.

Bref ! Dans l'ensemble une matinée peu palpitante. Une petite centaine de beaucairois présents, curieux de voir le grand homme himself en pleine action, des sympathisants du maître qui se sont précipités sur les premiers rangs et ne se privaient pas d'approuver avec un sourire épanoui la moindre parole qui tombait de ses lèvres, quelques groupies énamourées qui n'ont rien compris... Il est vrai que quelques insultes ont fusé au sein de ce brave peuple de Beaucaire, que des applaudissements incongrus se sont fait entendre... Mais Julien Sanchez a estimé qu'il n'y avait là "rien de bien méchant" sic. Ben non ! Tout cela c'est bon pour lui, si les autres ne voulaient pas se faire huer ils n'avaient qu'à se débrouiller pour être à sa place. Logique ! Visiblement il entend bien savourer son triomphe à grandes goulées populistes.



Ce fût donc un (long) moment convivial avec le gentil lapin de Pâques, tous ses œufs bleu blanc rouge sagement alignés, la basse-cour qui caquetait... Et bien entendu les cloches de l'opposition qui n'ont guère carillonné et nous ont filé le bourdon ! Je le sais, le jeu de mots est facile. Mais dans le contexte actuel on s'amuse comme on peut.

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